Pour Pietraszewski, les conditions ne sont pas réunies pour reprendre la réforme des retraites

Le secrétaire d'État Laurent Pietraszewski à l'Assemblée nationale le 24 février 2020 - Ludovic MARIN / AFP
Quel avenir pour le réforme des retraites? Déjà controversé lors de son annonce en 2017, le projet a clairement pris du plomb dans l'aile avec la crise sanitaire et a été reporté sine die.
Pour autant, la réforme n'est pas enterrée et, au sein du gouvernement, deux camps s'opposent sur l'urgence de la concertation. D'un côté, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire assure qu'il s'agit d'une "priorité absolue" pour 2021. Il l'a encore rappelé sur RTL la semaine dernière.
De l'autre côté, la ministre du Travail Elisabeth Borne qui veut temporiser. "La priorité absolue, c'est de sortir la crise sanitaire économique, sociale, de protéger les emplois, c'est l'avis unanime des partenaires sociaux", expliquait-elle sur France 3 en novembre dernier.
Entre les deux, Emmanuel Macron et Jean Castex refusent l'abandon de la réforme sans pour autant chercher à accélérer la concertation à tout prix. Jeudi dernier, le chef du gouvernement a néanmoins lancé un nouveau tour de table avec les partenaires sociaux sur les diverses réformes sociales en cours.
Mais celle sur les retraites ne semble toujours à l'ordre du jour.
"Est-ce que les conditions, aujourd'hui, sont réunies pour reprendre la réforme des retraites lundi matin? La réponse est non", a clairement tranché sur France Info, ce dimanche, Laurent Pietraszewski, secrétaire d'État chargé des Retraites et de la Santé au travail.
"Quand-est ce que ces conditions seront réunies? Ni vous, ni moi, ne sommes en situation de le dire parce que nous sommes dans une situation de crise sanitaire, et de crise économique et sociale, la plus importante depuis 1929" poursuit-il. "Il est légitime, il est nécessaire que le gouvernement soit entièrement mobilisé pour lutter contre cette crise économique et sociale."
Et d'assurer: "Le fil du gouvernement, c'est celui de la transformation, c'est celui du mouvement. Lorsque le temps sera venu, nous reprendrons cette transformation."
Alors que l'année 2021 s'annonce éprouvante sur le plan de l'emploi, avec une vague de faillites attendue cette année, la réforme pourrait rapidement devenir inflammable. Pour la CFDT, la question n'est d'ailleurs "pas abordable avant 2022".