BFM Business
International

Pas touche aux vins, cosmétiques, avions... La France veut bien accepter des hausses de droits de douane (sauf sur les produits qu'elle exporte)

placeholder video
Face à l'administration Trump, la Commission européenne porte la voix des 27 pays membres pour négocier un accord le plus avantageux possible pour tous, en particulier dans les secteurs clés de l'aéronautique, des spiritueux et des cosmétiques. Des produits que la France exporte en priorité.

L'Union européenne fait front commun face aux États-Unis. "Contrairement à ce qu'on aurait pu craindre", les Européens sont unis dans leurs négociations face à Washington pour trouver un accord sur les surtaxes douanières, et ce malgré leurs intérêts nationaux "différents", estime ce lundi le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin.

Cette approche commune "servira pour la suite", notamment pour conclure "des accords commerciaux avec le reste du monde", a exposé le ministre sur RTL.

"L'ambiance (des négociations), elle est compliquée depuis maintenant plusieurs mois", souligne-t-il, notamment parce que côté européen, "c'est la Commission qui, au nom de tous les Etats membres, doit (mener) cette négociation", alors que chaque pays a "des intérêts prioritaires différents" à faire valoir.

"Nous pouvons considérer qu'une augmentation faible des droits de douane peut être acceptée si et seulement si, sur certains secteurs clés d'exportation européens, et notamment français - je pense à l'aéronautique, à nos vins et spiritueux, à nos cosmétiques - (les droits de douanes) peuvent être réduits", a détaillé le ministre du point de vue tricolore.

"C'est cela qui est encore en train d'être discuté" dans les "dernières heures de discussions" avec les États-Unis, selon lui, alors que l'administration américaine compte appliquer à partir du 1er août de vastes droits de douane.

Mais "vous n'aurez jamais vu pendant ces six mois, contrairement à ce qu'on aurait pu craindre au début de l'année, des voix dissonantes" dans l'Union européenne, a fait remarquer le ministre français.

Un atout pour signer d'autres accords

"On ressortira avec une unité européenne qui servira pour la suite et notamment pour aller chercher des accords commerciaux avec le reste du monde", a-t-il estimé.

"Il n'y a pas que les États-Unis dans la vie. On va aussi faire des accords commerciaux avec l'Inde, avec la Malaisie, avec les Philippines, avec l'Indonésie, avec l'Australie", a poursuivi le ministre.

"Et peut-être avec l'Amérique du Sud si on arrive à faire évoluer, effectivement, l'accord" du Mercosur, poussé par l'UE mais qui ne convient pas en l'état aux Français qui déplorent l'absence de "protection" sur leur filière bovine, a dit Laurent Saint-Martin.

"Je reviens d'Amérique latine. J'ai eu la garantie côté argentin et brésilien qu'ils étaient d'accord pour discuter sur le principe d'un protocole additionnel avec la Commission européenne", a ajouté le ministre français, pour qui "la balle est dans le camp" de l'exécutif européen.

HC avec AFP