L'UE est prête à accepter les 10% de droits de douane de Trump mais voudrait des réductions sur l'automobile, l'alcool ou encore la pharmacie

Des drapeaux de l'Union européenne à Bruxelles, le 18 décembre 2024 - NICOLAS TUCAT © 2019 AFP
C'est un oui, mais assorti de conditions. Selon Bloomberg, l'Union européenne est prête à accepter un accord commercial avec les États-Unis, mais réclame des exemptions dans certains secteurs clés. Les discussions doivent s'achever d'ici au 9 juillet.
Afin d'éviter une taxation à 50% de la quasi-totalité des exportations européennes vers les États-Unis, l'UE négocie actuellement pour abaisser ce taux à 10% et souhaiterait que certains secteurs bénéficient d'un taux encore plus bas.
Des sources interrogées par Bloomberg indiquent que l'UE ferait pression sur les États-Unis pour obtenir des quotas et des réductions de droits de douane sur l'automobile et les pièces détachées, ainsi que l'acier et l'aluminium. L'Union européenne chercherait également à obtenir une réduction des droits de douane sur les produits pharmaceutiques, l'alcool, les semi-conducteurs et l'aviation commerciale.
Selon les sources de Bloomberg, la Commission européenne verrait cet accord comme légèrement favorable aux États-Unis, mais serait tout de même prête à accepter cet arrangement.
Plusieurs scénarios
Le Commissaire européen au Commerce et à la sécurité économique Maros Sefcovic doit se rendre à Washington cette semaine avec une délégation, pour faire avancer les négociations – qui doivent aboutir à un accord provisoire d'ici le 9 juillet. Un "accord de principe" représenterait le meilleur scénario possible, mais les personnes interrogées par Bloomberg n'ont pas été en mesure de préciser combien de temps l'accord provisoire pourrait rester en vigueur, alors que les négociations se poursuivent.
La Commission européenne a informé les États membres qu'elle a reçu une proposition des États-Unis concernant les droits de douane, les barrières commerciales et les domaines de coopération stratégique, ont précisé les sources de Bloomberg.
Quatre scénarios seraient sur la table: un accord "avec un niveau acceptable d'asymétrie", une offre non-acceptable pour l'UE, une prolongation de la date limite des négociations, l'augmentation des droits de douane. En parallèle, l'UE continue de réfléchir à des moyens de riposte au cas où les négociations n'aboutiraient pas.
L'UE a exporté pour 52,8 milliards d'euros de voitures et de pièces détachées vers les États-Unis, selon des données compilées par l'UE et des analystes d'ING Groep NV. Les exportations d'aluminium et d'acier ont représenté 24 milliards d'euros, menées par l'Allemagne, la France et l'Italie, indiquent les données de l'Institut viennois d'études économiques internationales.