"Pas de rationalité économique": Thierry Breton juge que les Américains seront les perdants de la guerre commerciale de leur président

Le consommateur américain risquer de "payer" le prix de la guerre commerciale menée par Donald Trump, selon l'ex-commissaire européen Thierry Breton. "Cette logique de guerre commerciale" "n'a pas une vraie rationalité économique", a estimé ce vendredi matin Thierry Breton sur BFMTV-RMC. Après l'acier et l'aluminium, le président a poursuivi son offensive protectionniste en annonçant 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles.
"À la fin des fins, qui paye cette augmentation? C'est évidemment le consommateur américain", a avancé l'ancien commissaire européen au Marché intérieur. "Ce n'est pas le pays qui produit [qui paye], contrairement à ce qu'on lit aux États-Unis", a-t-il ajouté.
Les mesures annoncées par Donald Trump s'appliqueront à "toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis" dès le 2 avril, portant le taux total de taxation à 27,5% de la valeur. "Si jamais ces mesures s'appliquent […] tous les véhicules aux États-Unis vont augmenter en moyenne entre 5000 et 10.000 dollars", a-t-il avancé, notant que la "quasi-totalité" des voitures construits aux États-Unis nécessitent des pièces fabriquées au Mexique, au Canada, en Europe ou en Asie.
"Éviter une surenchère"
La réponse européenne, elle, se prépare. "Si on doit réajuster [les droits de douane], et je pense qu'il faut réajuster, il faut réajuster sur tous les produits qui vont être proposés et qui vont être taxés", a estimé l'ex-commissaire européen. "Il faut mieux prendre des produits qui sont déjà taxés et essayer de se calibrer au même niveau, pour éviter une surenchère qui serait évidemment destructrice pour les uns et pour les autres", a-t-il souligné.