Les Américains importent 95% de leur huile d'olive: le premier producteur mondial les prévient qu'elle va leur coûter beaucoup plus cher

Les Américains aiment passionnément l'huile d'olive. En 2024, les États-Unis ont même dépassé l'Espagne, devenant le deuxième consommateur mondial derrière l'Italie. Le problème, c'est qu'ils en raffolent, mais qu'ils ne la produisent pas.
La quasi-totalité de l'huile d'olive consommée aux États-Unis est importée d'Europe. D'ailleurs c'est pareil pour le reste du monde. La majeure partie de l'approvisionnement mondial en huile d'olive provient de la Méditerranée - les pays du sud de l'Europe tels que l'Espagne, l'Italie et la Grèce figurant parmi les principaux producteurs mondiaux de cette précieuse denrée.
Sauf que Donald Trump a décidé d'imposer des droits de douane aux biens en provenance de l'Union européenne. Le patron de Deoleo, le plus grand producteur mondial d'huile d'olive basé en Espagne, a tenu à alerter.
Il affirme que la menace douanière du président américain Donald Trump pourrait se traduire par une hausse des prix pour les consommateurs américains, ainsi que par un accès limité à cet aliment.
"Il convient de noter qu'environ 95% de l'huile d'olive consommée aux États-Unis est importée, de sorte que ces politiques auront une incidence sur les utilisateurs finaux", a déclaré Cristóbal Valdés, PDG de Deoleo, dans un courrier adressé à CNBC.
Bientôt un accord entre les États-Unis et l'UE?
Les États-Unis représentaient plus d'un quart du chiffre d'affaires total de la société espagnole, ce qui en fait un marché stratégiquement important.
Deoleo, qui commercialise des marques d'huile d'olive grand public telles que Bertolli et Carbonell, assure donc que les mesures commerciales de l'administration Trump pourraient avoir un fort impact sur les consommateurs américains.
Donald Trump a en effet mis en place des droits de douane de 10% sur les biens en provenance des 27 pays européens, avant de menacer de rehausser ce taux à 30% au 1er août. Depuis, les diplomates européens négocient d'arrache-pied pour tenter de trouver un accord plus favorable (ou moins catastrophique) avec le président américain, sans succès.
Mais après des semaines de tractations, ils semblent être arrivés à un accord mercredi 23 juillet. Selon une information du Financial Times, confirmée par Reuters, les Etats-Unis et l'UE sont sur le point de signer un accord qui ramènerait les droits de douane à 15%.
Ces derniers mois, les exportateurs d'huile d'olive ne sont pas les seuls à avoir été ébranlés par les dernières menaces tarifaires de Trump. Les fabricants de whisky irlandais, les fromagers italiens et les producteurs de vin français font aussi partie de ceux qui ont tiré la sonnette d'alarme quant à l'impact potentiel.
Deoleo, de son côté, va redoubler d'efforts côté marketing, pour assurer aux Américains que l'huile d'olive est "un produit alimentaire essentiel à leur santé". "L'accès à l'huile d'olive ne doit pas être pénalisé, il doit être encouragé", a déclaré Cristóbal Valdés.