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L'Afrique face au risque de crise alimentaire

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Certains pays africains importent la quasi-totalité de leur blé depuis l'Ukraine ou la Russie.

Vers une "crise alimentaire sans précédent" en Afrique ? Selon des données de l'ONU, 25 pays africains ont importé plus de 33% de leur blé depuis l'Ukraine et la Russie en 2018 et en 2020. Parmi les pays les plus touchés, le Bénin (100%), la Somalie (100%), l'Egypte (81%) ou le Soudan (75%). Face aux risques de pénuries alimentaires mondiales, Emmanuel Macron a appelé à la mise en œuvre d'un plan d'urgence européen. Les Etats-Unis, eux, vont y consacrer 11 milliards de dollars en cinq ans.

"À court terme, il s'agit de faire en sorte que les circuits commerciaux soient maintenus", car aujourd'hui la production ukrainienne "ne part pas sur les marchés mondiaux [car] les ports ukrainiens sont bombardés et bloqués, explique Sébastien Abis, chercheur à l'IRIS et spécialiste des questions agricoles, sur le plateau de BFM Business. Il faut aussi "faire en sorte que les pays restent dans une coordination internationale" pour qu'il n'y ait pas de "rupture de dialogue" et que l'on "trouve des solutions", ajoute-t-il.

"Il faut produire partout"

Mais, "à plus long terme, cette crise nous rappelle qu'il faut produire partout", assure Sébastien Abis. "Il faut produire en Europe", mais il faut aussi "augmenter les capacités de production en Europe", souligne-t-il.

Pourrait-on libérer des stocks pour les envoyer en Afrique ? "À l'échelle mondiale, oui" mais ce serait plus compliqué "à l'échelle européenne et française" car "on est en fin de campagne et il ne reste pas grand chose voire rien du tout à exporter" et "il faudrait donc attendre la prochaine récolte" en juillet et août pour le faire, avance Sébastien Abis. Or, "le danger pour les pays africains et du Moyen-Orient, ce sont les prochaines semaines", prévient-il.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV