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Guerre en Ukraine: l'Europe doit "garder son calme"

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LE MONDE QUI BOUGE. Alors que les Américains s’apprêtent à entamer des discussions avec Moscou en Arabie Saoudite, les Européens se réunissent et la fébrilité est palpable.

Selon le New York Times, c’est une "brèche historique" qui été ouverte lors de la conférence de Munich. L’Europe veut reprendre l’initiative diplomatique lors d’une réunion à Paris présentée comme informelle. Seront présents : Emmanuel Macron, les chefs de gouvernement de 7 autres pays, la présidente de la Commission européenne, le secrétaire général de l'Otan ainsi que le président du Conseil européen. António Costa appelle à "garder son calme" mais on sent bien qu’il y a urgence.

"Les Européens doivent faire plus, mieux et de manière cohérente pour leur sécurité collective", affirme un conseiller d'Emmanuel Macron.

Depuis l’entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, les dirigeants européens s’efforcent de faire front commun. "Aucun accord conclu dans notre dos ne fonctionnera", a mis en garde Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne. Mais jusqu’ici rien ne semble pouvoir freiner l’administration américaine dans sa lancée.

Garant de la paix

L’Europe, qui se sent décrédibilisée, n’est pas conviée à la table des négociations alors qu’elle en est pourtant bien au menu. C’est à elle que reviendra d’assurer la sécurité du continent en cas d’accord. C'est dans ce contexte tendu, que le Royaume Uni vient de se dire prêt à envoyer des soldats en Ukraine si nécessaire pour assurer la sécurité du continent. Le pays, qui bénéficie de relativement bons rapports avec Washington, ambitionne de jouer les facilitateurs.

"Nous pouvons jouer un rôle, en faisant le pont entre les États-Unis et l’Europe, alors que nous nous adaptons à cette nouvelle ère", a déclaré le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères.

Jonathan Reynolds estime "qu’il existe encore de nombreux points communs entre les États-Unis et leurs alliés européens", ajoutant "nous devons jouer notre rôle pour renforcer ces points". Selon lui, le Royaume-Uni n'a pas renoncé à persuader les États-Unis d'autoriser l'Ukraine à rejoindre l'OTAN. Keir Starmer, le premier ministre britannique doit se rendre à Washington la semaine prochaine.

Que dit l’Italie?

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, Giorgia Meloni se fait remarquer soit par son silence soit par un positionnement qui diffère de celui de Bruxelles. S’agissant de Gaza, elle a dédramatisé les déclarations de Donald Trump. Sur les droits de douane, quand Bruxelles promet une réponse "ferme", la cheffe du conseil italien prône une approche plus conciliante disant qu'"un affrontement n'est dans l'intérêt de personne". Elle n’a, par ailleurs, pas fait le déplacement au sommet de l’IA.

Caroline Loyer : Ukraine, l'Europe doit "garder son calme" - 17/02
Caroline Loyer : Ukraine, l'Europe doit "garder son calme" - 17/02
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La dirigeante italienne a une noué une relation privilégiée avec la nouvelle administration. Elle était la seule cheffe de gouvernement européen à assister à l’investiture de Donald Trump. Ce dernier la qualifie de "femme fantastique ayant conquis l’Europe".

Alors que fera Giorgia Meloni sur l’Ukraine ? Elle qui soutenait l’approche de Joe Biden. Encore récemment, elle disait que pour contraindre la Russie à discuter il fallait "créer une situation qui lui soit difficile" en renforçant l’aide à Kiev. Pourrait-elle désormais s’aligner sur Trump ? Ou au contraire, mettre sa relation privilégiée avec Washington au service des intérêts européens ? Peut-être précisera-t-elle son positionnement, aujourd'hui, à Paris.

Caroline Loyer