Droits de douane: les entreprises américaines pas prêtes à relocaliser leur production (ou alors avec… des machines)

Donald Trump signe un décret sur les droits de douane à la Maison Blanche le 2 avril 2025 - Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Les entreprises américaines qui fabriquent à l'étranger, et en particulier en Chine, vont-elles massivement relocaliser leur production aux États-Unis pour éviter l'augmentation des droits de douane décidée par Donald Trump? C'est en tout cas l'objectif de l'offensive protectionniste lancée par le locataire de la Maison Blanche.
Mais à en croire un sondage* de CNBC, ce scénario demeure peu probable. Plus de six entreprises interrogées sur 10 (61%) déclarent en effet qu'elles préféreraient relocaliser leur production dans des pays frappés par les surtaxes les plus faibles plutôt que sur le territoire américain.
Principal obstacle: le coût de la relocalisation aux États-Unis cité par 57% des entreprises sondées, devant la difficulté à y trouver de la main-d'oeuvre qualifiée (21%).
L'automatisation plutôt que le recours à la main-d'oeuvre
Selon la majorité des répondants, un rapatriement de leur chaîne de production outre-Atlantique pourrait conduire à un doublement de leurs coûts (18%) voire davantage (47%). Sans compter le temps que cela prendra: entre trois et cinq ans pour 41% des entreprises interrogées et plus de cinq ans pour 33% d'entre elles.
Et quand bien même les entreprises de l'industrie manufacturière reviendraient aux États-Unis, celles-ci opteraient majoritairement (81%) pour l'automatisation de leur production plutôt que pour le recours à des travailleurs.
D'une manière générale, les entreprises mettent en garde contre les effets néfastes des droits de douane pour leur activité. 89% anticipent une réduction des commandes et 75% une baisse des dépenses des consommateurs. 61% affirment en outre que les surtaxes conduiront à une augmentation des prix finaux.
*Sondage mené auprès de 380 entreprises membres de la Chambre de commerce des États-Unis, de la National Association of Manufacturers, de la National Retail Federation, de l’American Apparel and Footwear Association, de Footwear Distributors and Retailers of America, du Council of Supply Chain Management Professionals, d’OL USA, de SEKO Logistics et d’ITS Logistics.