Dette américaine: "pas encore d'accord" entre Biden et les républicains, course contre la montre aux États-Unis

Kevin McCarthy s'adressant à la presse, le 22 mai 2023 devant la Maison Blanche, à Washington - ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Le compte à rebours est lancé. Si aucun accord n'est trouvé entre Joe Biden et l'opposition républicaine aux États-Unis d'ici au 1er juin, une crise politique et financière pourrait avoir lieu à Washington. Les décideurs ont en effet dix jours pour trouver un compromis et relever (ou non) le plafond de la dette américaine.
Décidé par le Congrès, le plafond de la dette correspond au montant maximal jusqu'auquel l'État peut emprunter. Fixé à 31.400 milliards de dollars, il a été atteint mi-janvier. Depuis, le Trésor américain utilise des astuces comptables pour retarder au maximum le jour où ce seuil sera dépassé.
"Discussion productive" ce lundi
Sauf que depuis plusieurs jours, républicains et démocrates n'arrivent pas à se mettre d'accord pour le relever une nouvelle fois. La droite préférerait des coupes budgétaires, ce que l'administration Biden exclut.
Une nouvelle réunion ce lundi entre le président américain et le dirigeant républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy en vue d'un compromis n'a pas permis "d'accord" malgré "une discussion productive", a expliqué à la presse le Républicain.
"Nous n'avons pas encore d'accord mais une discussion productive dans des domaines où nous avons des différences d'opinions", a déclaré l'opposant à Joe Biden, ajoutant que "le ton des discussions était meilleur que toutes les fois précédentes".
Vers un passage en force?
En cas de défaut de paiement, les États-Unis ne seraient plus capables de rembourser les porteurs de bons du Trésor, ce placement roi de la finance mondiale. Le gouvernement ne pourrait plus non plus payer certains salaires de fonctionnaires, ni retraites d'anciens combattants, entre autres.
Les conséquences pour l'économie américaine et mondiale seraient catastrophiques, avertissent nombre d'économistes. La secrétaire au Trésor Janet Yellen a souligné lundi, une nouvelle fois, qu'il était "très probable" que les États-Unis se retrouvent à court d'argent public après le 1er juin.
Si Biden a affirmé qu'il était favorable à une réduction du déficit, il a aussi prévenu qu'il fallait "s'intéresser aux niches fiscales et assurer que les riches paient leur juste part" d'impôts. Option qui n'est pas privilégiée par Kevin McCarthy et les républicains.
L'aile gauche du parti démocrate pousse le président américain à passer en force en invoquant le 14e amendement de la Constitution, qui interdit de "remettre en question" la solvabilité de la première puissance mondiale. Dans ce cas le gouvernement émettrait de nouveaux emprunts, comme si le plafond de la dette n'existait pas.