Des droits de douanes "injustifiés": l'Australie veut réduire sa dépendance économique vis-à-vis des États-Unis

Une vue du quartier d'affaires de Melbourne, le Central Business District (CBD), en Australie, le 18 avril 2023. - William WEST / AFP
Ne plus subir. L'Australie souhaite diversifier ses partenariats commerciaux avec d'autres pays et ainsi réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis, a indiqué dimanche le ministre australien du Commerce Don Farrell, fustigeant des droits de douane américains "injustifiés".
"J'espère que les pays qui croient au commerce libre et équitable s'accorderont pour étendre les accords de libre-échange à travers le monde, afin que, peu importe ce que les Américains choisissent de faire, nous ayons une plus grande diversité de partenaires commerciaux", a déclaré Don Farrell sur la chaîne Sky News.
Les États-Unis ont imposé des droits de douane de base de 10% sur toutes les importations en provenance d'Australie plus tôt dans l'année, et plus récemment des droits de douane de 50% sur l'acier et l'aluminium, dont l'Australie est un important producteur.
Don Farrell a indiqué avoir protesté contre ces surtaxes la semaine dernière auprès de son homologue américain Jamieson Greer.
"La position que j'ai exposée à Jamieson Greer est que les droits de douane imposés par les États-Unis à l'Australie sont injustifiés", a-t-il déclaré. "Nous voulons que tous les droits de douane soient supprimés, et pas seulement certains d'entre eux", a-t-il ajouté.
Les échanges commerciaux entre les deux pays sont estimés à 100 milliards de dollars australiens (près de 57 milliards d'euros) par an, la balance commerciale penchant plus en faveur de Washington, selon le ministre australien.
Incertitudes et méfiance
Le Premier ministre australien de gauche Anthony Albanese avait indiqué après sa reconduction début mai avoir eu une conversation "chaleureuse" avec Donald Trump. Mais il a en partie remporté les élections législatives en raison de la méfiance des électeurs australiens à l'égard du président américain.
Outre son partenariat commercial avec les États-Unis, l'Australie commence à douter du pacte militaire "Aukus" qu'elle a scellé en 2021 avec Washington et Londres, censé juguler l'influence de la Chine dans le Pacifique.
Canberra s'est même rapproché en mai de l'Union européenne pour établir ensemble un nouveau partenariat de défense, à un moment où l'Europe cherche à façonner une réponse unie à la guerre en Ukraine et aux autres crises mondiales.
Don Farrell était d'ailleurs en France la semaine passée, dans le cadre de la réunion du Conseil ministériel de l'OCDE. Il indiquait avant son voyage que la conclusion d'un accord de libre-échange avec l'UE est "une priorité", mais que cet accord devrait "apporter des résultats significatifs en matière d'accès au marché, y compris pour l'agriculture australienne".