Après une démission surprise à la Fed, Donald Trump "très heureux" de pouvoir nommer un banquier central

Donald Trump et Jerome Powell lors de la nomination officielle de ce dernier à la tête de la Réserve fédérale le 2 novembre 2017. - Saul Loeb - AFP
Le président américain Donald Trump, qui entend peser sur les décisions de politique monétaire, a l'occasion de faire entrer une nouvelle personne au comité fixant les taux d'intérêt après la démission surprise d'une gouverneure de la Fed vendredi 1er août.
Adriana Kugler "a envoyé sa lettre de démission au président Trump et retournera enseigner à l'université de Georgetown cet automne", a rapporté dans un communiqué la banque centrale des États-Unis.
Le mandat de Adriana Kugler, nommée en 2023 à ce poste à l'initiative du président Joe Biden, courait jusque fin janvier 2026. Sa démission sera effective à compter du 8 août.
Ni le communiqué ni son courrier à Donald Trump ne donnent les raisons de son départ anticipé. Sollicitée par l'AFP, la Fed n'a pas souhaité en dire davantage. Plus tôt cette semaine, Adriana Kugler n'avait pas pu participer à la réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed ni voter sur les taux d'intérêt. Un porte-parole de la banque centrale avait rapporté que c'était pour une "raison personnelle".
Vendredi, alors qu'il était en partance pour un week-end dans son golf du New Jersey, le président Donald Trump s'est dit "très heureux" de cette vacance de poste.
Le milliardaire républicain, qui réclame sans cesse des baisses de taux, a ainsi l'opportunité de faire entrer plus tôt qu'attendu une nouvelle tête au sein du FOMC, qui aura un droit de vote sur douze.
Il peut maintenant proposer un candidat dont la nomination devra être confirmée par le Sénat où son parti est majoritaire.
Grosse pression sur Powell
L'annonce intervient à une période compliquée pour la Fed, dont le président Jerome Powell est continuellement mis sous pression par Donald Trump. Ce dernier réclame une baisse de taux qui aurait notamment pour effet d'alléger le fardeau de la dette.
L'institution commence aussi à connaître des dissensions sur la politique monétaire à mener, alors que l'économie est secouée par l'offensive protectionniste de l'exécutif américain.
Le chômage progresse légèrement et la croissance tend à mollir. La publication de mauvais indicateurs, contestés par Donald Trump qui a renvoyé une cadre du service statistiques, a fait chuter le dollar ce vendredi.
La dernière réunion monétaire de la Fed s'est conclue par un maintien des taux à leur niveau actuel. Jerome Powell est censé présider la Fed jusqu'en mai 2026. Il peut en théorie y rester ensuite comme simple gouverneur jusqu'en janvier 2028.
Mais Donald Trump essaie d'accélérer son départ, dans l'espoir de placer au FOMC une personne partageant ses vues.
Vendredi, il a appelé les autres responsables de la Fed à "PRENDRE LE CONTRÔLE" si Jerome Powell "CONTINUE à REFUSER" de baisser les taux, dans un message sur son réseau Truth Social.
Jerome Powell a une nouvelle fois défendu l'indépendance de l'institution cette semaine, au nom de l'"intérêt général" et pour éviter que des responsables politiques "agissent sur les taux à des fins électorales par exemple".