Les créations d'emplois baissent fortement et le chômage remonte aux Etats-Unis

Le chômage grimpe légèrement aux États-Unis alors que les analystes s'attendent à un ralentissement de l'économie (photo d'illustration). - JEFF KOWALSKY / AFP
La santé du marché de l'emploi américain s'est dégradée en juillet, avec un taux de chômage en progression à 4,2% (+0,1% en un mois), selon les données officielles publiées ce vendredi 1er août, montrant une forte baisse du nombre de créations ces derniers mois.
La première économie mondiale a créé 73.000 emplois en juillet, moins qu'attendu par les analystes, selon le rapport mensuel du ministère du Travail. Surtout, les créations d'emploi pendant les mois de mai et de juin ont été fortement révisées à la baisse. Les chiffres corrigés (19.000 en mai et 14.000 en juin) s'affichent ainsi au plus bas depuis la pandémie de Covid-19.
"Je pense que nous sommes face à un marché du travail qui n'est pas en train de s'effondrer, mais qui s'affaiblit sensiblement", a déclaré Oliver Allen, économiste américain senior chez Pantheon Macroeconomics, au New York Times.
Les taux d'intérêts élevés ont tendance à peser sur les entreprises alors que la Réserve fédérale a décidé mercredi de les maintenir à 4,25% et 4,5%, malgré les appels du pied de plus en plus brutaux de Donald Trump.
Les hausses de droits de douanes et les restrictions quant à l'immigration pourraient également peser sur le marché du travail. Les salaires ont également tendance à stagner.
Donald Trump a répondu en estimant que ces chiffres étaient "faux" et entend renvoyer une responsable du service statistiques.
L'économie ralentit
Concrètement, alors que la croissance semble solide (3% au deuxième trimestre en rythme annualisé), certains indicateurs laissent penser que l'économie américaine ralentit.
"La tendance au ralentissement de la demande est très nette depuis deux trimestres, et la croissance semble désormais inférieure à son potentiel à long terme", observe Scott Anderson, économiste en chef pour les États-Unis chez BMO Marchés des capitaux, dans une note consultée par Bloomberg.
En conséquence, les taux obligataires américains et le dollar ont nettement reculé ce vendredi ce vendredi, alors que le marché s'interroge sur les répercussion des droits de douane sur l'activité économique américaine.
Après avoir commencé dans le vert, vers 14h50 à Paris, la devise américaine reculait de 1,13% par rapport à l'euro, à 1,1546 dollar, et perdait 0,65% vis-à-vis de la livre britannique, à 1,3294 dollar.
Cette tendance à la dépréciation du dollar par rapport à l'euro est plutôt une mauvaise nouvelle pour l'Union européenne puisque cela renchérit le coût des exportations vers les États-Unis, en plus de l'augmentation des droits de douane.