Prix des billets d'avion: vers une envolée de 21% cette année en Europe
Plus 30 euros pour les longs-courriers chez Air Caraïbes, des tarifs qui peuvent augmenter de 150 à 300 euros chez Air France, 10% de plus pour les vols chez Eurowings annoncés ce vendredi, les compagnies aériennes européennes multiplient les augmentations de leurs tarifs.
Les raisons sont connues. Il y a avant tout la flambée du kérosène dont le prix a bondi de 89% en un an et qui représente 30% des dépenses opérationnelles d'une compagnie. Sans oublier, les augmentations salariales, le coût en hausse des pièces détachées..., autant de facteurs qui pèsent sur les coûts d'exploitation des transporteurs et rognent leurs marges.
Il n'est pas possible de "supporter les charges du choc pétrolier" autrement que par une hausse des prix, indique aujourd'hui le directeur général d'Eurowings (la filiale low cost de Lufthansa) Jens Bischof.
"Voler revient plus cher et doit aussi devenir plus cher"
L'époque des billets bon marché est "clairement révolue", prévient-il précisant que "voler revient plus cher et doit aussi devenir plus cher".
Concrètement, selon une étude d'Allianz Trade, les prix des billets d’avion proposés par les compagnies européennes devraient croître de +21% cette année et atteindre un pic au premier trimestre 2023.
Evidemment, cette augmentation devrait permettre de doper le chiffre d'affaires des opérateurs de 102% sur un an, estime l'étude. Un ballon d'oxygène qui risque néanmoins d'être insuffisant "pour empêcher les compagnies aériennes européennes de connaître une troisième année consécutive de de pertes nettes (-9,7 milliards de dollars). Ainsi, les compagnies aériennes européennes n'atteindront pas le seuil de rentabilité avant 2023", peut-on lire.
Moins de vols opérés?
Pour Allianz Trade, un des risques de cette situation est la baisse du nombre de vols opérés. "Les compagnies aériennes européennes pourraient annuler de plus en plus de vols afin de protéger leurs marges face à la forte hausse du prix du kérosène" peut-on lire. De quoi désorganiser une offre déjà chaotique à cause des multiples grèves des salariés qui exigent des hausses de salaires.
Des conflits qui pourraient perdurer selon Allianz Trade... "Pour les compagnies aériennes européennes, les salaires représentent 25% du chiffre d’affaires. Ainsi, ces dernières semblent avoir peu d’intérêt à résoudre, à court terme, les problèmes de manques d’effectifs auxquels ils font face".