Pagaille dans le RER : retour sur une nuit électrique

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La pagaille ferroviaire survenue mercredi soir dans le nord de Paris a bloqué des milliers de personnes pendant plusieurs heures, deux agents ont même été agressés. L'incident de trop pour les passagers ? Retour sur une nuit électrique.
♦ Un "petit problème technique"
Tout a débuté à 17h40, mercredi soir. Un RER parti de Mitry, en Seine-et-Marne, pour rejoindre Paris subit un problème électrique à Sevran, en Seine St-Denis, avec à son bord environ 150 personnes. Le train se retrouve contraint de s’arrêter en pleine voie.
"Au départ, on a un petit problème électrique qui aurait dû concerner 150 personnes pendant une heure et au final on se retrouve avec une vraie pagaille qui a touché des milliers de personnes", raconte un porte-parole de la SNCF.
Or, une "succession d'incidents qui ont fait boule de neige" ont entraîné une paralysie du réseau de plus de cinq heures.
♦ Paniqués, les voyageurs descendent du RER
Impatients et sans doute exaspérés par ce nouvel incident (la plupart des usagers du RER B le diront, les problèmes techniques sur cette ligne sont monnaie courante), des voyageurs décident de ne pas attendre la reprise du trafic et prennent alors l’initiative de descendre sur les voies.
"Ces usagers sont descendus sur les voies, parce que peut-être ils étaient un peu paniqués, ils n'avaient pas d'information" a confié à BFMTV Willy Colin, porte-parole des usagers de la SNCF.
♦ L'électricité alimentant les voies coupée
Pour des raisons de sécurité, la SCNF s’est vue dans l’obligation de couper l'électricité alimentant les voies : "Des voyageurs sont alors, malheureusement, descendus sur les voies ce qui a entrainé l’arrêt automatique des circulations par mesure de sécurité", rapporte le communiqué publié vers minuit par la société de chemins de fer.
Ces perturbations ferroviaires au nord de Paris ont touché environ 50.000 personnes.
♦ "Deux conducteurs agressés"
Entre les voyageurs excédés qui sont descendus sur les voies et ceux qui se sont massés sur les quais pendant des heures, d'autres malheureusement s’en sont pris au personnel du réseau ferroviaire.
"Une pierre a été lancée sur la cabine de pilotage, brisant une vitre sans toucher le conducteur à l'intérieur, qui n'a subi aucun dommage, mais un second agent de conduite a été légèrement blessé lors d'une altercation avec un voyageur qui lui a asséné des coups au visage", a indiqué le ministère des Transports dans un communiqué.
♦ "Une situation qui pourrait se reproduire"
Mais pour Laurent Gallois, représentant syndical Unsa-RATP, interviewé par BFMTV, la situation est grave : "Je pense que si rien n'est fait, poursuit-il, ça peut très bien se reproduire demain et j'ai peur d'un accident ferroviaire grave. L'urgence est là, que les responsables politiques se penchent sérieusement sur le dossier des transports !", a-t-il ensuite exhorté.
Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports, a demandé au président de la SNCF, Guillaume Pepy, de "lui adresser rapidement un rapport détaillé sur les faits", tout en relevant que "c'est la présence de voyageurs sur les voies (...) qui a entraîné l'arrêt de tous les trains".