Nouvelles liaisons, voyageurs pros: les ambitions de Trenitalia en France pour 2023

Premier concurrent de la SNCF sur la grande vitesse en France, Trenitalia fête ses presque un an sur le marché hexagonal. L'occasion de tirer un premier bilan plutôt positif selon son président, Roberto Rinaudo.
"Nous avions pour objectif de faire grossir le marché ferroviaire en France, c'est une réussite. Nos choix stratégiques sur l'offre, le prix et le service sont les bons. C'est un pari gagnant pour les voyageurs, pour les opérateurs et pour le ferroviaire français" se félicite-t-il ce mercredi.
Et de fait, sur la liaison Paris-Lyon, l'offre a augmenté en volume, le nombre total de passagers a progressé tandis que les prix ont baissé (de 8% en moyenne selon Trainline).
1 million de sièges vendus en un an
"Nous avons vendu 1 million de sièges depuis un an et ce n'est que le début. Le taux d'occupation moyen (Paris-Milan) atteint 70% et la satisfaction à bord 98%" ajoute le dirigeant.
Néanmoins, l'opérateur concède qu'il y a des points à améliorer: le taux d'occupation sur le tronçon Paris-Lyon n'est que de 50% tandis que la clientèle affaire, cruciale pour le modèle économique de Trenitalia avec ses trois classes à bord, n'est pas encore totalement au rendez-vous (20% du total des voyageurs, 20% voyagent aussi à la fois pour les loisirs et pour le travail).
La croissance du nombre de voyageurs et de cette clientèle seront donc au coeur des "défis" de l'opérateur pour l'an prochain.
Des liaisons régionales mais en synergie avec la grande vitesse
Côté grand public, Trenitalia souligne "qu'il n'y a rien de prévu pour 2023 à part un nouvel arrêt cet hiver à Bardonecchia dans les Alpes italiennes" mais explique plancher sur des liaisons régionales et vers Madrid. "Dans le TER, nous participerons aux appels d'offre d'ouvertures à la concurrence mais pas à tous. L'idée est de créer des synergies avec notre offre à grande vitesse" explique Roberto Rinaudo.
"Concernant Paris-Madrid, ça fait partie de notre plan de développement mais il n'y a aucune date de fixée. Dans tous les cas, développer de nouvelles lignes prend du temps, il faut étudier toutes les contraintes" poursuit le président.
Côté voyageurs professionnels, Trenitalia est confiant (tout comme la SNCF d'ailleurs) sur le retour de cette clientèle dans les trains. Néanmoins, l'opérateur avoue indirectement que son offre n'est peut-être pas la plus séduisante. "Nous allons revoir le pricing, les canaux de distribution, les services. Nous allons optimiser la proposition pour cette clientèle très exigeante".
Flambée de l'énergie: pas d'augmentation de tarifs
Malgré une facture électrique qui risque bien d'atteindre des records l'an prochain, Trenitalia assure qu'il "n'a pas l'intention de modifier sa grille tarifaire" depuis la France. L'opérateur entend conserver son avantage tarifaire face à la SNCF. "Nous voulons encourager l'usage du train en général", préfère dire Roberto Rinaudo.
Rappelons que la SNCF a annoncé une augmentation moyenne de ses tarifs TGV de 5% l'an prochain.
Comme le groupe français, Trenitalia mise sur l'éco-conduite des trains (profiter des pentes sur le parcours mais il faudra former les conducteurs), l'éco-stationnement (couper le courant à quai) pour faire des économies d'énergie.