Un an après l’arrivée de la concurrence, les prix en baisse de 8% sur Paris-Lyon

Un seul acteur affronte aujourd'hui la SNCF sur des lignes nationales. Pourtant, les bénéfices de la concurrence sont déjà concrets.

Il y a quasiment un an, Trenitalia inaugurait sa première liaison à grande vitesse entre Paris et Milan en passant par Lyon. C'était la première fois qu'un opérateur concurrent de la SNCF venait affronter l'entreprise nationale sur ses terres grâce à l'ouverture à la concurrence voulue par l'Europe.

Un an plus tard, la SNCF n'a toujours pas d'adversaires supplémentaires mais les bénéfices de ce début de concurrence sont déjà concrets. Et tout le monde est gagnant.

Selon les chiffres* de la plateforme de réservations Trainline, le premier gain est sur la taille du marché. Plus d'acteurs signifie plus de voyageurs pour un mode de transport plus vert, et ce, pour tous les acteurs en présence.

172% de billets réservés en plus sur Paris-Lyon en un an

La plateforme constate ainsi une augmentation de 172% de billets réservés sur la liaison Paris-Lyon dont +42% pour TGV et +90% Ouigo, preuve que la perte du monopole de la SNCF ne signifie pas perte de clients. Et de +291% de billets réservés sur la liaison Paris-Milan, qui profite mécaniquement à Trenitalia.

Mais c'est surtout au niveau des prix que le bénéfice est le plus palpable. Trainline a comparé les prix des billets vendus sur Paris-Lyon et Paris-Milan (aller-retour) entre le 4 septembre et le 3 décembre 2022, par rapport à la même période en 2021 et en 2019 (pour un adulte standard en incluant les Cartes avantage, Liberté et en excluant le Forfait TGV Max).

Les tarifs Paris-Lyon sont ainsi en baisse de 8% par rapport à l'année dernière (46 euros en 2021 à 42 euros en 2022) et surtout en chute de 40% par rapport à 2019 (pré covid). 

Une concurrence qui peine à émerger

Précisément, le transporteur italien est moins cher en moyenne que l'entreprise publique française avec 40 euros pour un Paris-Lyon contre 57 euros en TGV.

Alors que dans le même temps, sur les lignes sans concurrence, "les prix ont augmenté si l’on compare le dernier trimestre 2022 à la même période en 2021", note Trainline. Exemples avec Paris-Bordeaux (+6%), Paris-Montpellier (+8%), Paris-Lille (+14%), constate Trainline.

Reste aujourd'hui à enfin développer cette concurrence déjà très effervescente en Espagne ou en Italie mais encore famélique en France sur les lignes à grande vitesse. Il semble en effet que se lancer sur le marché hexagonal est bien compliqué pour des acteurs locaux voire même des opérateurs nationaux.

*: Billets vendus sur Trainline sur les trajets à grande vitesse Paris-Lyon et Paris-Milan (aller-retour) entre le 4 septembre et le 3 décembre 2022, comparé à la même période en 2021 - tous tarifs, âges ou classes (incl. Cartes avantage, Liberté, Forfait, TGV Max). 

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business