BFM Business
Transports

La Principauté de Monaco veut son métro

placeholder video
Le micro-état vient de lancer un appel à candidatures pour notamment construire et exploiter "une liaison expresse souterraine" entre Eze (en France) et son centre-ville. Un projet à 1,2 milliard d'euros qui mettra au moins dix ans à être finalisé.

Si Monaco est fréquentée par les touristes, énormément de travailleurs frontaliers (qui résident entre Cannes, Nice et Menton) s'y rendent chaque jour. Or, que ce soit par la route (15.000 véhicules par jour) ou par le train via le TER, l'accès à la Principauté est très compliqué, souvent saturé, encore plus pendant les vacances scolaires.

Si un nouvel opérateur (Transdev) promet de doubler le nombre de liaisons TER dès juin prochain (ce qui reste à démontrer), le gouvernement du micro-état entend lancer un projet d'infrastructure afin de désengorger son accès.

Retards, dégradations : prendre le TER est-il devenu un enfer ? - 10/09
Retards, dégradations : prendre le TER est-il devenu un enfer ? - 10/09
11:20

Vu l'étroitesse du profil topographique (d'un côté la montagne et de l'autre la mer, avec entre les deux la route et la voie ferrée), décision a été prise de passer sous le sol.

Ainsi, un appel à candidatures vient d'être publié pour construire et exploiter "une liaison expresse souterraine" entre Eze (en France) et son centre-ville, soit un métro express.

Le choix à privilégier sera celui d'un "métro automatique" qui pourrait embarquer "2.400 passagers par heure et par sens dans un premier temps".

L'appel prévoit également la construction d’un parking de 3.500 places au lieu-dit "La Brasca" sur les communes d’Eze et de La Turbie. Ce parking servira de point de départ et d'arrivée à cette liaison pour les automobilistes, et sera doté d'une gare dédiée.

Un parking de 3.500 places, au moins deux gares...

Ce "métro express" nécessitera également la construction "a minima, d’une gare souterraine de voyageurs située dans Monaco, à créer entre l’îlot Charles III et la Place d’Armes". Il n'arrivera donc pas dans la gare SNCF souterraine (Monaco-Monte Carlo) pourtant flambant neuve.

"Une prolongation de la ligne et/ou la création d’autres stations au sein du territoire monégasque pourront être proposées par les candidats dans le cadre de la négociation. En tout état, les candidats devront s’assurer que le matériel choisi et le dimensionnement des infrastructures et des équipements permettent une extension ultérieure, tant en France qu’à Monaco", peut-on lire dans l'appel à candidatures.

L'entreprise qui remportera ce gros contrat évalué à 1,2 milliard d'euros devra "gérer le parc de stationnement et le service de transport public dans toutes leurs composantes", peut-on lire dans le Journal Officiel de la Principauté. Il devra également obtenir toutes les autorisations nécessaires.

6 à 8 ans de travaux une fois le contrat signé

A quel horizon? C'est difficile à dire mais le gouvernement monégasque estime qu'il faudra compter entre "6 à 8 ans entre la signature du contrat et la mise en service du système de transport". Il faudra également convenir d'un accord entre la France et Monaco. Les candidatures peuvent être déposées jusqu'au 28 février prochain.

Malgré son coût et les probables difficultés techniques et environnementales, le projet est réclamé à corps et à cris depuis plusieurs années par le tissu économique de l'Etat.

"Monaco est capable de créer 1.000 emplois par an. C’est véritablement une tendance de fond. Je pense qu’il est possible de continuer à créer 1.000 emplois par an dans les 30 prochaines années si le gouvernement fait des choix raisonnables. Mais effectivement, pour être à la hauteur de nos ambitions, il nous faut un métro qui aille à Nice et même jusqu’à Vintimille", soulignait Philippe Ortelli, président de la Fédération des entreprises monégasques (FEDEM) à l'Observateur de Monaco.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business