Chaos dans les aéroports: pour le patron de Corsair, la France "a mieux anticipé" la reprise du trafic

Sur BFM Business, le dirigeant de la compagnie invite néanmoins les voyageurs à se présenter dans les aéroports "bien longtemps à l'avance".

Le chaos observé dans de nombreux aéroports européens, alimenté par la reprise forte du trafic et les pénuries de personnels, va-t-il se produire en France pour les prochaines vacances d'été?

Invité de BFM Business, Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, se veut rassurant. "En France, on peut espérer que la situation (soit) mieux maîtrisée. Toutes les compagnies aériennes ont anticipé. Il faut dire que les systèmes d'activité partielle nous ont beaucoup aidé. On a pu garder nos effectifs", explique-t-il sur le plateau de Good Morning Business ce mercredi.

Néanmoins, les aéroports français se sont séparés de nombreux salariés, notamment dans la sécurité et les recrutements sont difficiles et longs. "Le problème, c'est quand vous avez fait partir du personnel, vous devez les retrouver sur le marché avec un sujet sur l'attractivité de certains emplois et vous devez obtenir toutes les habilitations administratives. Tout cela peut être très long" souligne le responsable.

"Se présenter bien longtemps à l'avance"

A cela s'ajoute, "le sempiternel problème de la police aux frontières, l'insuffisance d'effectifs de police aux frontières et le fait que le système automatisé comme Paraphe ne tourne pas à plein régime".

Résultat, s'il ne faut pas s'attendre à un chaos, les temps d'attente seront plus longs à l'embarquement. "Je le crains, c'est pour ça qu'on va conseiller à nos clients de se présenter beaucoup plus longtemps à l'avance pour avoir le temps de passer tous les filtres et les goulets d'étranglement", insiste Pascal de Izaguirre qui estime néanmoins "pouvoir assurer son programme de vols".

La situation pourrait être pire pour les compagnies low cost qui semblent s'être moins bien préparées à la reprise (d'où de nombreux mouvements de grève en Europe). "Je me permets de dire qu'il y a un manque d'anticipation. Dans le cas de Corsair, nous avons recruté des dizaines de pilotes dans les 18 derniers mois. Ce qui nous permet d'avoir tout le potentiel d'effectifs", conclut le PDG.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business