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Brétigny: la SNCF a-t-elle cherché à "acheter les victimes"?

Pompiers sur un quai de la gare de Brétigny-sur-Orge, après le drame.

Pompiers sur un quai de la gare de Brétigny-sur-Orge, après le drame. - -

Les associations d'usagers sont partagées sur la démarche d'indemnisation effectuée par la SNCF aux lendemains de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge.

En proposant une indemnisation à trente-cinq victimes et familles de victimes deux jours après la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet dernier, la SNCF a-t-elle cherché à négocier à l'amiable pour éviter un procès? Les avis sont partagés sur cette procédure "d'aide de première urgence" que la compagnie ferroviaire estime "assez courante dans les cas d'accident collectif".

Pour Willy Colin, porte-parole de l'Avuc (association des voyageurs - usagers des chemins de fer), cette démarche ne peut être qu'"intéressée". Il pointe une action effectuée discrètement, deux jours seulement après le drame - "des cadres de la SNCF qui effectuent une tournée des hôpitaux, qui se rendent au chevet des victimes et qui proposent de l'argent."

La SNCF "déjà dans la perspective d'un procès"

Selon Le Parisien, qui a révélé l'information, des membres du comité exécutif de la compagnie ferroviaire ont ainsi fait le tour des hôpitaux pour indemniser les victimes les plus touchées. Une information confirmée par la SNCF. Pour Willy Colin, "la SNCF pense aux lendemains du drame, elle est déjà dans la perspective d'un procès, d'une responsabilité. Elle cherche à acheter le silence des victimes".

Jean-Claude Delarue, de l'association SOS usagers-transports en commun, préfère voir dans cette indemnisation une démarche qui profite à tous: "c'est bon pour les familles, et pas mauvais pour l'image de marque de la SNCF." Il souligne le fait que cette aide n'a été "assortie d'aucune condition, c'est-à-dire qui n'empêche pas les victimes d'aller en justice par la suite".

M. T.