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Attaque massive sur le réseau TGV: à quoi servent les "canalisations de câbles" qui ont été sabotées?

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Ces canalisations qui ont été incendiées sont comme des "artères de câbles" qui transmettent la signalétique de sécurité. Les agents de la SNCF sont à l'oeuvre pour tous les reconnecter un par un. Un travail très minutieux.

C'est un travail d'orfèvre qui va commencer. Les lignes TGV ont été attaquées en trois points sur les axes Atlantique, nord et est ce vendredi 26 juillet très tôt. Des "opérations de sabotage criminel", dénonce le ministre des Transports, qui empêchent la plupart des trains de circuler.

"Les systèmes techniques ont détecté le sabotage autour de 4h du matin (...) les câbles ont été coupés puis brûlés", explique Matthieu Chabanel, le président directeur général de SNCF Réseau.

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Plus précisément, ce sont les "canalisations", aussi appelés "canivaux", qui ont été ciblés. "Il s'agit d'artères par lesquelles passent quantité de câbles, qui eux-mêmes contiennent des fils, il y a aussi de la fibre optique", détaille Matthieu Chabanel.

"Ces câbles commandent les dispositifs de sécurité: les feux rouges, les aiguillages, la signalisation", poursuit-il.

Impossible de circuler sans ces signaux qui garantissent la sécurité des trains. "Ce ne sont pas les voies qui sont endommagées, explique le président de la Fédération des usagers (Fnaut) Francois Deletraz. "C'est le câblage et donc le système de sécurité. Les TGV ont besoin d’un système informatique très très poussé qui s’appelle l'ERTMS. Sans ce système, ils ne peuvent pas rouler."

D'autant que les points de sabotage n'ont visiblement pas été choisis au hasard. "Ils correspondent à des bifurcations: avec un seul incendie on touche à chaque fois deux branches du réseau donc il y avait intention de nuire", s'indigne Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF.

Dans le nord, le sabotage a eu lieu à Croisilles non loin de la bifurcation entre la ligne qui part vers Lille et celle qui va vers Arras et le bassin minier. Même mode opératoire dans l'est, au niveau de Pagny-sur-Moselle, avant l'intersection entre Metz et Nancy. Enfin, le troisième incendie a eu lieu à Courtalain, avant que les rails vers la Bretagne d'un côté et le Sud-Ouest de l'autre ne se séparent.

"Un travail d'orfèvre"

Pour la SNCF, c'est maintenant une course contre la montre qui s'engage. L'entreprise ferroviaire est à pied d'oeuvre pour tenter de faire repartir la circulation. La réparation, qui devrait prendre tout le week-end, est particulièrement minutieuse.

"C'est un travail d'orfèvre, imaginez si vous avez 50 câbles qui comportent chacun 10 fils, ça fait 500 fils qu’il faut ensuite reconnecter un par un", illustre le PDG de SNCF Réseaux.

Une fois reconnectés, il faudra ensuite tester chaque câble, car de leur bon fonctionnement dépend la sécurité des TGV. La SNCF a remobilisé nombre d'agents réseaux.

"De plus, il faut engager les réparations à plusieurs endroits puisqu’on a été attaqué sur trois sites de manière coordonnée", ajoute Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF. Une attaque sur l'axe Sud-Est a par ailleurs été déjouée.

"Plusieurs centaines de personnes vont travailler en continu en 3/8 entre maintenant et la fin du week-end pour rétablir les circulations dans les meilleurs délais", promet Matthieu Chabanel.

Marine Cardot