Air France-KLM annonce augmenter le prix de ses billets d'avion

Conséquence de la hausse du prix du kérosène, les compagnies aériennes vont augmenter le tarif des billets d'avion. Depuis le mois de novembre, le cours du pétrole a doublé, porté par la reprise économique forte après la crise sanitaire, et accentué par la guerre en Ukraine.
Or, le carburant pèse "pour un quart dans le coût d’exploitation d’une ligne aérienne", rappelait début mars Thomas Juin, le président de l'Union des aéroports français (UAF). Les compagnies aériennes envisagent donc répercuter la hausse du tarif du pétrole sur le prix des billets.
"Nous avons augmenté le prix des billets depuis le 17 mars 2022, sur les vols long-courriers", indique un porte-parole d'Air France-KLM au site Actu.fr. Le "montant varie selon la destination et l'offre de voyage", a-t-il ajouté, évoquant une augmentation de 40 euros pour un vol Paris-La Havane.
D'autres compagnies aériennes pourraient suivre le mouvement. Air Caraïbes envisage d'augmenter de 15 à 20% ses billets, indique au Monde son directeur général, Marc Rochet.
Des achats de kérosène anticipés
A court terme, la flambée des prix du pétrole ne pèse pas trop sur le portefeuille des compagnies aériennes. Car la plupart d'entre elles ont recours à un mécanisme de "couverture", leur permettant de se prémunir contre les risques liés aux fluctuations des tarifs du carburant. Elles se fournissent en kérosène à l'avance à un prix fixe, qui ne bouge pas.
"Concrètement, pour le premier trimestre de 2022, nous avons déjà acheté 72% de notre consommation de carburant nécessaire, et pour le deuxième trimestre, nous sommes à 63% de couverture. Celle-ci augmente progressivement sur l'année, ce qui veut dire que nous n'avons que 28% de notre besoin en carburant qui n'est pas couvert", détaille le porte-parole d'Air France-KLM à Actu.fr.
Alors que les prix du pétrole flambent -le baril de brent a frôlé les 140 dollars début mars-, cette politique de couverture leur permet d'économiser d'importantes sommes d'argent. Le cours du pétrole a depuis baissé, sans retrouver pour autant les niveaux de la fin d'année dernière, et il est même légèrement remonté en ce début de semaine.
Les compagnies aériennes espéraient un coup de pouce du gouvernement dans le "plan de résilience", présenté la semaine dernière, visant à limiter "à très court terme" l'impact sur les entreprises et les ménages de la guerre en Ukraine qui a accentué la flambée des prix de l'énergie.
Mais il n'en fut rien. Interrogé à ce sujet, Bruno Le Maire a reconnu ne pas avoir prévu d'aide spécifique pour le secteur. "Toutes les compagnies mondiales sont concernées par le prix du kérosène, elles vont toutes le répercuter", s'est-il justifié.