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Energie

Les prix du pétrole reflambent et le baril de Brent repasse la barre des 113 dollars

L'accalmie sur l'or noir aura été de courte durée. Ce lundi, les cours bondissent de plus de 5%.

Si les prix à la pompe baissent enfin en France à la suite du repli sensible du pétrole la semaine dernière, ce reflux pourrait être de courte durée. Alors qu'aucune perspective de sortie de crise s'observe en Ukraine, les cours de l'or noir flambent à nouveau ce lundi. Le baril de Brent était ainsi en hausse de plus de 5% à 17h à près de 114 dollars.

Il était repassé sous la barre des 100 dollars la semaine dernière avant de remonter à nouveau en fin de semaine.

Face à cette grande volatilité, l'Agence internationale de l'énergie a dévoilé des mesures de sobriété pour faire face au risque de choc de l'offre du au conflit en Ukraine. L'ensemble de ces 10 mesures permettrait de réduire la consommation de pétrole de 2,7 millions de barils par jour en quatre mois, l'équivalent de la consommation de toutes les voitures en Chine, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Réduire la consommation

L'AIE suggère donc de baisser d'au moins 10 km/h la vitesse autorisée sur autoroute, travailler de la maison jusqu'à 3 jours par semaine si possible, ou encore d'organiser des dimanches sans voiture dans les villes.

Parmi les autres mesures: baisser le prix des transports publics et encourager la marche et le recours au vélo, utiliser le train plutôt que l'avion si possible ou encore renforcer l'adoption des véhicules électriques.

En début de semaine, l'agence disait craindre un "choc" sur l'offre pétrolière mondiale, à la suite des sanctions contre la Russie prises après son invasion de l'Ukraine, estimant que les barils russes ne pourront pas être facilement remplacés dans l'immédiat.

"La perspective de perturbations à grande échelle de la production russe menace de créer un choc mondial de l'offre pétrolière", écrit l'agence, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique, dans un rapport mensuel.

La Russie est le plus gros exportateur mondial, avec 8 millions de barils par jour (mb/j) de pétrole brut et de produits raffinés à destination du reste du monde, selon un rapport de l'AIE publié en mars.

Les pays de l'Opep réticents

L'AIE estime que 3 mb/j de pétrole russe pourraient être indisponibles à partir d'avril, un volume qui pourrait augmenter si les sanctions deviennent plus sévères ou si les condamnations publiques de la Russie prennent de l'ampleur.

Face à ces pertes, "il y a peu de signes d'une augmentation de l'offre provenant du Moyen-Orient ou d'une réallocation significative des flux commerciaux", note l'AIE.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés au sein de l'Opep+, dont la Russie, se refusent à augmenter leur production pour soulager le marché, s'en tenant à un relèvement graduel de 400.000 barils par jour chaque mois.

Olivier Chicheportiche avec AFP