Entreprises, énergie, luxe: l’Union Européenne sanctionne une quatrième fois la Russie

Alors que l’invasion russe en Ukraine se poursuit, l'Europe resserre son étau économique sur Moscou. La Commission européenne a salué ce mardi l’adoption par le Conseil Européen d’une nouvelle salve de sanctions, la quatrième du genre.
"Elles ont été coordonnées avec nos partenaires internationaux, dont notamment les Etats-Unis", a tenu à préciser l'UE.
Les priorités sont cette fois fixées sur des entreprises publiques russes, “dans différents secteurs du complexe militaro-industriel du Kremlin”. Les interactions avec ces entreprises proches du pouvoir seront interdites.
Autre mesure adoptée, un embargo sur les produits sidérurgiques provenant de Russie, chiffrés à 3,3 milliards d’euros de pertes pour Moscou; côté européen, des quotas d’importation seront accordés à des pays tiers pour compenser.
Sur le plan financier, l’accès aux marchés va se compliquer un peu plus encore : les agences de notation ne pourront noter la Russie et leurs clients russes. S&P
Global, Moody's et Fitch, les trois mastodontes du secteur, risqueraient de perdre la licence indispensable pour opérer dans l'Union si elles enfreignaient cette interdiction. Elles ont déjà retiré leurs appréciations.
Gaz loin d’être suspendu, oligarques visés
Une autre sanction concerne l'énergie. Et les Européens ne se sont pas encore résolus à couper le robinet du gaz russe, en laissant en place des exceptions :
Une interdiction de grande ampleur des nouveaux investissements dans le secteur de l'énergie russe, avec des exceptions limitées pour l'énergie nucléaire civile et le transport de certains produits énergétiques vers l'UE.
Enfin, les produits de luxe ne pourront plus être exportés en Russie, alors que les grands groupes du luxe ont déjà largement réduit la voilure en territoire moscovite.
Cette mesure rejoint l'extension de la liste des personnalités sanctionnées, "étendue pour y inclure davantage d'oligarques et de membres de l'élite économique liés au Kremlin, ainsi que des entreprises actives dans les domaines militaire et de la défense, qui apportent un soutien logistique et matériel à l'invasion".
Parmi les VIP visées apparait par exemple Roman Abramovich, le très controversé patron du club de football de Chelsea, dont la fortune est estimée à 10,7 milliards d'euros. Proche du Kremlin, il est notamment actif dans l'acier (Evraz) et les métaux précieux (Norilsk Nickel).