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Accident à Tours: la délicate question des personnes âgées au volant

Les conducteurs plus âgés sont plus vulnérables, mais pas forcément plus dangereux.

Les conducteurs plus âgés sont plus vulnérables, mais pas forcément plus dangereux. - Mychele Daniau - AFP

Après la mort d'un enfant de deux ans à Tours, tué par un conducteur de 81 ans, la question d'un examen médical pour garder son permis se pose. Mais jusqu'à présent, les propositions allant dans ce sens ont toujours été refusées par les parlementaires.

Les conducteurs seniors sont-ils plus dangereux que les autres? Un homme de 81 ans a tué un enfant de deux ans en le renversant avec sa voiture, à Tours, jeudi. Il n'aurait même pas entendu l'impact, alors qu'il doublait un bus dans une rue trop étroite, selon les premiers éléments de l'enquête dont BFMTV a pu avoir connaissance. L'âge du conducteur est-il à mettre en cause? "Avec l'âge, une visite médicale s'impose", estime l'Association des victimes des accidents de la circulation (Afvac) dans les pages de La Nouvelle République, en réaction à l'accident de Tours.

Des tests médicaux dès 50 ans au Portugal

Plusieurs pays d'Europe demandent en effet aux conducteurs seniors de se soumettre à des tests médicaux (50 ans au Portugal et en Italie, 70 ans en Irlande ou au Danemark) ou au moins de suivre une procédure administrative (à 70 ans au Royaume-Uni).

Plusieurs propositions de ce type ont été faites en France. La dernière date de 2013, et était signée par Yves Détraigne, sénateur UDI. Il déclarait alors à BFMTV.com qu'il n'était "pas déraisonnable de contrôler les capacités des plus âgés. La vue, l'audition, les réflexes ne sont plus les mêmes qu'à 20 ans".

Des "interdictions partielles" pour les seniors en France?

Mais le Sénat n'a pas été convaincu. Pourtant, selon le rapport 2013 de la sécurité routière, les seniors sont plus souvent impliqués dans des accidents mortels car ils sont plus fragiles. Ils ont ainsi 1,5 fois plus de chance de périr sur la route que le reste de la population, qu'ils soient conducteur, passager ou piéton.

En revanche, le nombre de tués par des conducteurs seniors n'est pas significativement plus élevé. Les seniors ne sont donc pas des dangers pour autrui comme le sont les jeunes conducteurs. Des chiffres qu'Yves Détraigne ne dément pas. Il propose néanmoins des "interdictions partielles", par exemple "à certaines heures, à certains axes routiers".

J.S