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Le nouveau patron d'Air France pourra au maximum être payé le quadruple de son prédécesseur

Benjamin Smith, le nouveau patron du groupe aérien, pourra toucher jusqu'à 4,25 millions d'euros par an, dont 900.000 euros fixe. Le reste est réparti entre une part variable pouvant atteindre 1,35 million et une rémunération en actions, toutes deux dépendantes de la réalisation d'objectifs.

La rémunération de Benjamin Smith, nommé directeur général du groupe Air France-KLM, pourra atteindre un montant maximum de 4,25 millions d'euros par an, soit près de quatre fois plus que celle de son prédécesseur.

Cette somme comprend une part de rémunération fixe de 900.000 euros et une part variable en fonction des résultats atteints d'un maximum de 150% du salaire fixe (1,350 million).

Le reste des 4,25 millions est une rémunération en actions soumise à la réalisation de l'ensemble des objectifs fixés au directeur général.

La rémunération fixe de Janaillac inchangée en sept ans

En 2017, selon le document de référence du groupe, le montant de la rémunération fixe annuelle de Jean-Marc Janaillac, PDG du groupe, avait été de 600.000 euros, un montant inchangé depuis sept ans, et sa rémunération variable avait atteint 522.000 euros. Soit un salaire annuel total de 1,122 million d'euros.

Jean-Marc Janaillac avait décidé de renoncer à une partie de sa rémunération variable pour la garder à 510.000 euros, au même niveau de celle qui lui avait été attribuée pour 2016. Il n'avait pas bénéficié d'une rémunération variable pluriannuelle ni de rémunération exceptionnelle.

La part variable de la rémunération de Jean-Marc Janaillac (80% de sa rémunération fixe et un maximum de 100% de cette rémunération) reposait sur plusieurs critères de performances: financières et qualitatives, liées à l'efficacité de la gouvernance et à la réalisation des objectifs stratégiques et de développement fixés.

Un salaire qui fait polémique

Le montant évoqué pour la rémunération de Benjamin Smith a immédiatement provoqué un début de polémique, suscitant des critiques de tous bords.

"Pourquoi doit-il gagner 3x plus que son prédécesseur? Alors qu'on refuse toute augmentation aux salariés", a demandé le député de La France insoumise Alexis Corbière dans un tweet.

À droite, Valérie Pécresse, présidente LR de la Région Ile-de-France, a salué l'arrivée du nouveau patron qui doit "sortir la compagnie des turbulences qu'elle traverse et la redresser durablement", "un impératif pour l'emploi et le rayonnement de la France!"

Le porte-parole du Rassemblement national (RN, ex-FN), Sébastien Chenu, a abondé en dénonçant "un dirigeant étranger poussé par un groupe concurrent, au salaire exorbitant... la France recule, avec la bénédiction d'Emmanuel Macron".

Au sein de la majorité LREM, le député Aurélien Taché a remarqué que si "le conseil d'administration d'Air France a validé ce salaire, c'est qu'il pense certainement que la compétence et l'expérience de Monsieur Smith le justifient". Or, le nouveau patron a selon lui "un bilan remarquable" et un "parcours (qui) laisse penser qu'il est vraiment l'homme de la situation".

J.-C.C. avec AFP