Air France-KLM: Benjamin Smith nommé directeur général

Le conseil d'administration d'Air France-KLM a nommé jeudi Benjamin Smith, actuel numéro 2 d'Air Canada, directeur général du groupe, a annoncé la direction dans un communiqué.
"Benjamin Smith prendra ses fonctions chez Air France-KLM au plus tard le 30 septembre 2018", indique Air France-KLM, précisant que l'évolution des contours de la présidence non exécutive du groupe sera annoncée "dans les meilleurs délais". En attendant, la gouvernance de transition mise en place le 15 mai, après le départ de Jean-Marc Janaillac, désavoué par une consultation du personnel sur un accord salarial, "reste en place", selon la même source.
Benjamin Smith prendra la direction générale exécutive du Groupe Air-France-KLM "dès son arrivée" et "en déterminera l'organisation", ajoute le communiqué. "Il sera chargé en priorité de redynamiser Air France, de donner une profonde impulsion stratégique au groupe, et de travailler avec les équipes à une nouvelle approche managériale", précise-t-il.
Les syndicats désapprouvent
"Je suis très confiant dans la capacité du groupe à devenir dans les prochaines années l'un des premiers acteurs mondiaux du secteur. Je souhaite gagner la confiance et le respect des équipes d'Air France-KLM pour que nous travaillions et réussissions ensemble dans cette industrie fortement compétitive et en évolution très rapide", a déclaré Benjamin Smith, cité dans le communiqué.
L'intersyndicale d'Air France (CGT, FO, SUD, SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF, SNPL, Alter), qui a mené 15 journées de grève depuis février pour les salaires, a fait part jeudi de sa plus ferme opposition à la nomination d'un "dirigeant étranger".
Anne-Marie Couderc, qui assure la transition au côté de trois hauts dirigeants du groupe, a salué, dans le communiqué, un "leader mondialement reconnu du secteur aérien". "Homme de dialogue, il a défini et mis en œuvre des accords historiques gagnant-gagnant de long terme avec les partenaires sociaux", ajoute-t-elle.
"Une chance" pour Air France-KLM
Dans un communiqué conjoint, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et la ministre des Transports Élisabeth Borne ont estimé que cette nomination est "une chance" pour le groupe. "C'est une chance pour Air France-KLM d'attirer un dirigeant de cette dimension qui dispose d'une importante expérience acquise au cours des 19 dernières années passées chez Air Canada, d'un sens du dialogue et d'une grande capacité de transformation."
Ils soulignent que le dirigeant "bénéficie de la pleine confiance de l'Etat et des principaux actionnaires d'Air France-KLM pour rétablir le dialogue social et pour mener à bien les grands chantiers de transformation qui permettront au groupe de relever les défis du développement, de la compétitivité et de la concurrence internationale".
L'État français possède 14,3% du groupe aérien, aux côtés notamment des compagnies américaine Delta Air Lines et chinoise China Eastern. Bruno Le Maire avait fait savoir dès jeudi matin que le représentant de l'État au conseil d'administration d'Air France-KLM voterait en faveur de Benjamin Smith.
une rémunération pouvant atteindre 4,25 millions
Avant même d'être connue, la rémunération de Benjamin Smith a fait l'objet de vives critiques de la part des syndicats d'Air France. Le nouveau directeur générale d'Air France-KLM a négocié un salaire comprenant une part fixe et une part variable et des émoluments dits de "long terme" qui suppose l'atteinte d'objectifs dont le détail devrait figurer dans les documents remis aux actionnaires de l'entreprise.
Au total, si Ben Smith parvient à réaliser intégralement tout ce que le conseil d'administration de l'entreprise attend de lui, sa rémunération pourra atteindre 4,25 millions d'euros par an, dont la moitié versé sous forme de salaires. Cette rémunération maximale est trois fois et demi supérieure à ce que son prédécesseur, Jean-Marc Janaillac, avait touché sur une année avant son départ.