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Les actifs immatériels de Camaïeu bientôt aux enchères, dont le fichier de 3,8 millions de clients

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Cette vente sera organisée à Vendeville (59) le 7 décembre prochain. Outre ce fichier, seront proposés à la vente la propriété intellectuelle de la marque, les logos ou encore le nom de domaine. Mise à prix: 500.000 euros.

Le démantèlement de Camaïeu se poursuit. Rappelons que la célèbre marque de vêtements pour femmes a été placée en liquidation judiciaire le 28 septembre dernier après 40 ans d'existence, entraînant la suppression de 2600 emplois.

Début novembre, une première vente aux enchères des produits de la marque dans les locaux de Mercier à Vendeville (Nord) avait permis à Noz d'acquérir près de 2 millions de pièces pour 4,2 millions d'euros.

Une seconde vente va être organisée le 7 décembre à 14h, toujours par Mercier à Vendeville. Cette fois, ce sont les actifs immatériels de l'entreprise qui vont être mis à l'encan.

Publicité pour les enchères Camaïeu du 7 décembre 2022
Publicité pour les enchères Camaïeu du 7 décembre 2022 © Mercier et Cie

Concrètement, le lot inclut les droits de propriété intellectuelle de la marque (Camaïeu mais aussi Camaï, Camaï par Camaïeu, Camaïeu en mode, en mood, Camaïeu les bonnes affaires), des logos, et des noms de domaine Internet (pour les sites Web).

Mais le plus intéressant est le fichier de clients qui compte environ 3,8 millions de clients actifs, c'est à dire ayant fait au moins un achat dans l'année. Du pain béni pour un repreneur.

Un actif comme un autre mais...

Cette vente d'un fichier peut interroger. Mais il s'agit d'un actif comme un autre. Par contre, le repreneur ou l'exploitant de ce fichier devra obtenir à nouveau le consentement des personnes inscrites dans ce fichier dans le cadre de la loi européenne sur la protection des données personnelles (RGPD).

Il devra également offrir à ces clients le droit de supprimer leurs données à tout moment, limiter l’usage des données à une finalité ou aux finalités mentionnées lors de la collecte et permettre au client d’exercer ses droits d’accès aux informations.

Par ailleurs, les termes devront être clairement définis si le nouveau propriétaire de ce fichier envisage la revente des données. Dans le cas de manquements, la Cnil (Commission nationale informatique et libertés) pourrait sévir.

La mise à prix pour ce lot est de 500.000 euros et les acheteurs intéressés devront déposer 50.000 euros de caution.

Cette vente devrait particulièrement intéresser deux entrepreneurs français qui espèrent relancer l'enseigne nordiste et faire de Camaïeu une marque "100% made in France".

Des entrepreneurs français sur le coup

"Ce n'est pas gagné parce que nous ne serons pas seuls à enchérir, mais nous sommes motivés", veut croire Karine Renouil-Tiberghien, qui estime qu'il y aura dix à quinze candidats pour la reprise de la marque Camaïeu.

Avec son associé Arnaud De Belabre, elle est à la tête de l'entreprise Les Manufactures de Layette et Tricots (MLT). Elle a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour faire connaître leur projet de reprise de l'enseigne nordiste de prêt-à-porter.

Les deux entrepreneurs dirigent trois usines textiles en France spécialisées dans le tricotage – deux d'entre elles tricotent et assemblent l'entièreté des vêtements, la troisième tricote en France et assemble ses vêtements en France et une partie en Tunisie. Ces habits pour enfants et adultes sont essentiellement vendus en grande distribution.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business