Le spécialiste du déstockage Noz rachète les stocks de Camaïeu aux enchères pour 3,8 millions d'euros

La chaîne de déstockage figurait parmi la vingtaine d'acheteurs professionnels présents à la vente aux enchères des quelque deux millions de pièces issues des stocks de Camaïeu.

La vente aux enchères de Camaïeu a généré 3,8 millions d'euros. Organisée mercredi dans les locaux de Mercier à Vendeville (Nord), elle a duré environ une heure d'après les informations de BFM Grand Lille et a été "remportée" par la chaîne de déstockage Noz. En tout, une vingtaine d'acheteurs se sont disputés les 20 lots d'accessoires et de vêtements de Camaïeu pour un total de deux millions de pièces issues des magasins, entrepôts et de la nouvelle collection de l'enseigne.

Ces acheteurs étaient exclusivement des professionnels représentants d'autres enseignes françaises ou des entreprises de déstockage comme Noz. Chacune s'était acquittée d'une caution impérative de 50.000 euros afin de pouvoir participer à la vente aux enchères qui survenait presque un mois jour pour jour après la liquidation et la fermeture des magasins Camaïeu. Pour rappel, l'ultime journée commerciale de la marque avait généré plus de 25 millions d'euros de ventes.

Une somme divisée en trois

Le représentant de Noz présent sur place, Sébastien Jaffres, a préféré ne pas se réjouir et a plutôt adopté un ton fataliste à l'issue des enchères: "Evidemment, ça fait quelque chose mais malheureusement ça fait partie de la vie des entreprises et tout ce qui sera récupéré dans les magasins sera très rapidement mis en vente dans les magasins Noz. Je pense que d’ici 15 jours, trois semaines, on pourra commencer à voir des produits Camaïeu dans des magasins Noz".

Les 3,8 millions d'euros récoltés seront répartis entre les créanciers, le remboursement des propriétaires des locaux des magasins de Camaïeu ainsi que la prime de 6000 euros destinée aux 2600 employés de l'enseigne, désormais au chômage. L'une d'entre eux ne cachait pas son amertume vis-à-vis de cette vente aux enchères:

"Je ressens de la colère parce que depuis deux ans, on n'a jamais de marchandise en boutique et là d’un seul coup, ils trouvent des stocks énormes qu’on va vendre à des prix dérisoires. Ca suscite beaucoup de colère parce qu’on a l’impression qu’on a fait exprès de couler les boutiques. Tous les articles que j’ai vus auraient pu être vendus si on les avait eus en boutique. Tout ça, c’est du gâchis de toute façon".

Les employés nordistes de Camaïeu manifesteront samedi matin avec un cortège qui partira du siège social de l'entreprise vers la Grande Place de Lille.

Timothée Talbi