La CPME va envoyer à Gabriel Attal 80 propositions pour "libérer l'économie"

À peine installé à Matignon, des dizaines de dossiers vont s'empiler sur le bureau de Gabriel Attal. François Asselin, président de la CPME, aimerait que ses propositions soient sur le dessus de la pile. Sur BFM Business, le patron des TPE et PME annonce la rédaction de 80 mesures destinées à "revaloriser le travail et libérer l'économie". Le document sera présenté au Premier ministre, à Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, et "à tous les gens importants du gouvernement".
"Nous avons mis la dernière virgule hier soir et nous attendons de voir le Premier ministre pour les lui présenter", a déclaré le patron des "petits" patrons.
Il a dévoilé quelques mesures qu'il juge parmi les plus importantes pour "simplifier la vie des entreprises et des entrepreneurs".
Décaler les seuils d'effectifs
François Asselin pointe par exemple "les 60 incriminations pénales spécifiques" qui visent les chefs d'entreprises, la faute inexcusable et même le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), un règlement de l'Union européenne créé en 2016.
"Avec le RGPD, si vous n'êtes pas en ligne, c'est jusqu'à 5% sur le chiffre d'affaires, ça effraie tous les chefs d'entreprise", s'insurge François Asselin.
Mais le levier qui serait le plus efficace serait de décaler les seuils d'effectifs qui, selon le président de la CPME, permettraient des créations d'emplois rapides et importantes. "Si on les décalait d'un cran, en passant de 10 à 20, de 20 à 50, et de 50 à 250, ce serait une bénédiction. Actuellement, si vous passez le seuil des 50, si vous n'avez pas (...) un résultat à deux chiffres, ce n'est même pas la peine de le franchir."
Des mesures impopulaires, mais nécessaires
François Asselin est confiant et estime que Gabriel Attal a une bonne perception de "la philosophie de faire en sorte que pour que les entreprises se portent bien, il faut que l'économie se porte bien".
"Ses premières annonces économiques sont plutôt rassurantes", indique François Asselin en se remémorant son passage au ministère de l'Éducation nationale.
"Il a fait des annonces plutôt encourageantes sur les stages et la reprise en main de l'autorité dont toute la société a besoin. Mais c'était des annonces. Il n'a pas eu le temps de faire la mise en œuvre. C'est ce qu'on va essayer de faire avec lui maintenant qu'il est Premier ministre."
Combien ces mesures vont-elles coûter? C'est sur ce point que François Asselin s'interroge.
"On arrive peut-être à l'heure de vérité. À partir du moment où il n'y a plus d'argent, c'est là qu'il faut prendre des mesures qui parfois ne sont pas populaires, mais nécessaires pour le pays".
Par contre, il prévient que la pression fiscale sur les entreprises est déjà à son maximum. "Si on augmente encore ces impôts, on va tuer l'initiative économique."
