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Valdunes: la CGT plaide sans succès à Bercy pour une nationalisation temporaire

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Le responsable régional CGT Métallurgie a fustigé une position du gouvernement "totalement incohérente", entraînant "une stratégie perdante".

Les délégués syndicaux de Valdunes, dernier fabricant en France de roues de trains, lâché la semaine dernière par son actionnaire chinois, ont plaidé jeudi à Bercy pour une nationalisation temporaire, le ministre promettant plutôt d'aider à trouver un repreneur, a indiqué à l'AFP la CGT, majoritaire.

"Ils essaient de prendre le sujet au sérieux, ils travaillent sur un futur repreneur et ont dit à l'actionnaire (le groupe industriel chinois MA Steel, NDLR) de faire les choses proprement", a pris acte le secrétaire CGT du CSE, Maxime Savaux, à l'issue d'une rencontre avec le ministre délégué à l'Industrie, Roland Lescure.

Toutefois, "nous, ce qu'on veut, c'est que l'Etat se positionne sur Valdunes en mettant des capitaux dans la boîte", a poursuivi le syndicaliste. L'État "est en plein plan de réindustrialisation et d'énergie verte, on va mettre plus de 100 milliards sur la table et on peut mettre Valdunes au cœur de ce projet", en y investissant "40 ou 50 millions", a-t-il plaidé.

Mais "nationaliser, ce n'est pas leur stratégie: ils veulent retrouver quelqu'un de sérieux pour commencer à négocier s'ils vont mettre ou pas de l'argent pour aider le nouvel actionnaire", a-t-il regretté.

La SNCF critiquée

Le responsable régional CGT Métallurgie Ludovic Bouvier, présent à Bercy, a fustigé une position du gouvernement "totalement incohérente", entraînant "une stratégie perdante".

Le 5 mai, l'unique actionnaire, qui avait acquis Valdunes en 2014 à l'issue d'un redressement judiciaire, a annoncé qu'il n'y injecterait plus d'argent. Ses deux sites français, situés à Leffrinckoucke et Trith-Saint-Léger (Nord), emploient 336 personnes.

La CGT déplore que la SNCF, client historique du fabricant de roues et essieux de trains, ait "progressivement détourné ses commandes vers la concurrence européenne".

Mercredi soir sur France 3 Hauts-de-France, Roland Lescure avait souhaité que la continuité des activités soit assurée "jusqu'à la fin de l'année", le temps de rechercher un repreneur avec l'actionnaire. Il avait aussi pointé "une surcapacité à Valdunes".

Emmanuel Macron doit se rendre vendredi à Dunkerque dans le cadre de la présentation de sa stratégie pour la réindustrialisation de la France. Le président a fait du port nordiste, situé à seulement quelques kilomètres de Leffrinckoucke, un "territoire symbole de la reconquête industrielle", selon l'Elysée.

La CGT de Valdunes a indiqué avoir demandé à le rencontrer à cette occasion, sans retour à ce stade.

Selon le syndicat, Roland Lescure et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ont prévu de se rendre sur le site de Trith-Saint-Léger, où des responsables politiques de gauche et du RN ont défilé pour soutenir les salariés, en grève depuis le 5 mai.

OC avec AFP