"Un gâchis": la colère des salariés de l'équipementier ferroviaire Valdunes après le départ de l'actionnaire chinois

Alors qu'Emmanuel Macron entend accélérer la réindustrialisation de la France, cette annonce faite jeudi dernier tombe au plus mal. Le groupe industriel chinois MA Steel, unique actionnaire du dernier fabricant français de roues et essieux de trains Valdunes, a annoncé qu'il "n'injecterait plus d'argent" dans l'entreprise.
"Clairement, on craint la fermeture. Un actionnaire qui nous soutient depuis des années et qui nous dit 'Maintenant, je ne vous mets plus un centime' c'est plus qu'inquiétant", avait alors réagi Philippe Lihouck, délégué syndical CGT.
Le groupe industriel chinois avait été choisi en 2014 par le tribunal de commerce de Valenciennes pour la reprise des activités de Valdunes, alors en redressement judiciaire. 345 emplois sont en danger et la production est aujourd'hui à l'arrêt, les personnels étant en grève.
"Un savoir-faire unique qu'on laisse mourir"
"On est très déçus, on a cette impression de gâchis d'avoir laisser mourir une entreprise qui était un fleuron français, qui permet aux trains de rouler à des vitesses importantes", se désole Diego Crispatzu, salarié de l'entreprise depuis 30 ans, interrogé par BFMTV.
"On laisse mourir une entreprise comme ça, qui avait un savoir-faire unique en France, qui avait développé des produits uniques, à cause d'une mauvaise stratégie qui aujourd'hui nous mène à cette situation", ajoute-t-il.
"Ils sont venus et pendant neuf ans ils nous ont quand même financièrement soutenus", admet le salarié à propos de l'actionnaire chinois. "Mais ils ont laissé une situation telle qu'ils l'ont récupérée, sans aucune amélioration. On était déficitaires, on l'est toujours aujourd'hui, pourtant le marché est énorme", assure-t-il, citant par exemple la demande en Ukraine "qui est partie en Chine".
Le gouvernement prend position
Les élus du personnel ont rendez-vous vendredi à Bercy. "On demande aux pouvoirs publics de s'insurger, on ne peut pas laisser mourir des industries comme la nôtre. Il faut des actions concrètes", insiste Diego Crispatzu.
Interrogé par BFMTV, le ministre délégué à l'industrie, Roland Lescure a demandé à poursuivre l'activité, "de manière à avoir le temps de chercher et de trouver un repreneur qui connaît le métier. Un arrêt du jour au lendemain serait totalement inacceptable mais le travail ne fait malheureusement que commencer, ça peut prendre du temps".