Vaccins: pourquoi les doses produites en France ne seront pas forcément destinées aux Français
Toujours privée de vaccin tricolore, la France se rabat donc sur la production massive de doses: 250 millions, rien qu'en 2021, rappelle la ministre déléguée chargée de l'industrie Agnès Pannier-Runacher. Ce mercredi, le sous-traitant Delpharm a lancé la production de doses du vaccin Pfizer/BioNTech sur son site Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir.
En réalité, Delpharm s'occupera du flaconnage du vaccin (en clair, le remplissage). Si cette étape n'a rien d'anodine (elle est même essentielle et complexe), elle n'est qu'un des maillages de la chaîne de fabrication d'un vaccin qui nécessite d'ailleurs près de 400 composants, importés de l'étranger pour certains d'entre-eux.
Allemagne, Belgique, France...
Fabrication, purification, formulation… les étapes sont multiples avant l'injection. Pour le vaccin de Pfizer, cela passe ainsi par plusieurs sites en Allemagne ou en Belgique avant d'arriver en France. Pour Moderna, cela passe par la Suisse et le sous-traitant Recipharm le conditionnera à Monts (Indre-et-Loire) d'ici la fin du mois.
Les fameuses doses françaises ont donc surtout un accent européen… Et c'est une des raisons pour laquelle les 250 millions de doses ne seront pas toutes destinées à la France. Elles seront destinées au pot commun européen puisque la stratégie vaccinale se fait à l'échelle de l'Union européenne.
En Europe, et au-delà
Concrètement, la France reçoit environ 15% des doses commandées aux laboratoires, proportionnellement à sa population. Les doses produites dans l'hexagone pourront aussi êtres dispatchées dans les autres pays européens, voire être exportées à l'étranger, comme le prévoit le programme COVAX qui vient en aide aux pays pauvres.
Au-delà de la France, des sites de fabrication en Europe existent aussi en Italie ou en Espagne. La plupart des membres de l'Union européenne n'ont pas de site et attendent impatiemment les vaccins conditionnés en France.