Où se situe la France en termes de réindustrialisation?
"Réindustrialiser la France": c'est le nom de l'événement organisé ce jeudi par Emmanuel Macron, à l'Élysée. Quelques jours avant le rassemblement annuel de Choose France, le chef de l'État présente le plan de l'exécutif pour redonner de l'allant à l'industrie française. Devant un parterre d'acteurs du secteur, le président de la République entend fixer le cap pour les prochaines années en matière de souveraineté économique.
Journée spéciale réindustrialisation sur BFM Business
Jeudi 11 mai dès 12h, BFM Business propose à ses téléspectateurs et auditeurs une journée spéciale autour de la souveraineté française et de la réindustrialisation. Un dispositif inédit avec un plateau exceptionnellement délocalisé depuis l’Élysée.
De 14h à 20h, les présentateurs Audrey Tcherkoff, Thomas Sasportas, Laure Closier, Christophe Jakubyszyn, et Hedwige Chevrillon animeront cette édition spéciale entourés de nombreux invités. Le discours d’Emmanuel Macron sera à suivre en direct sur BFM Business.
Les coulisses et des contenus inédits à retrouver tout au long de la journée sur les réseaux sociaux de BFM Business.
La France est en queue de peloton au niveau européen
Bien que la réindustrialisation du pays soit un cheval de bataille d'Emmanuel Macron depuis son premier mandat, avec des avancées déjà visibles, la France se place encore parmi les mauvais élèves de l'Union européenne en matière d'industrie, si l'on en croit les dernières données d'Eurostat.
Notre pays est seulement 22e (sur 27) en termes de part de l'emploi industriel dans l'emploi total, et 24e pour la part de la valeur ajoutée industrielle dans la valeur ajoutée totale. Juste devant des pays tels que le Luxembourg, les Pays-Bas, la Grèce, Chypre, ou Malte. Qui n'ont jamais véritablement été des terres industrielles.
Raviver les "territoires d'industrie"
Une fois que l'on a dit cela, il faut rappeler que, depuis quelques années, les pouvoirs publics ont entamé une réelle politique de réindustrialisation, appelée "Territoires d'industrie". Une politique qui vise donc d'abord les territoires, zones historiquement les plus propices pour l'industrie française.
Ce sont notamment les villes moyennes, ou "aires d'attraction" comprises entre 50.000 et 200.000 habitants qui sont visées. Elles concentrent aujourd'hui 16% de l'emploi global en France, mais 21% de l'emploi industriel. Souvent très spécialisées dans l'histoire, elles sont encore sévèremment touchées par la désindustrialisation.
Saint-Étienne, un modèle à suivre
Mais quand elles parviennent à rebondir, les villes moyennes enregistrent une croissance rapide de l'activité industrielle. Saint-Étienne est un bon modèle de rebond: la patrie du charbon, puis de Manufrance, s'est reconvertie, notamment dans le design industriel et le textile technique avec, par exemple, Thuasne, le leader des dispostifs médicaux textiles.
Plus précisément, 60% des zones urbaines de taille moyenne se réindustrisalisent. Les secteurs qui portent cette dynamique sont l'industrie alimentaire, la fabrication de matériel de transport et de machines-outils, ou encore l'industrie pharmaceutique. Pour la dernière, Seqens, leader mondial de l’aspirine, vient d'annoncer son intention de rapatrier, en Isère, la fabrication du paracétamol, partie auparavant en Inde.
Une industrie encore rurale
Autre point: l'industrie française, traditionnellement rurale… le reste. 27% des emplois dans les espaces ruraux sont encore industriels. Un maintien qui s'explique, notamment, par la disponibilité foncière, la main d'oeuvre spécialisée encore disponible et enfin l'organisation indsutrielle autour d'un tissu dense et solide de PME.
Plus globalement, la hausse des emplois industriels reste néanmoins encore modérée et contribue, toujours selon Eurostat, à hauteur de 5% aux variations positives observées depuis 2016.