Le régulateur allemand de la concurrence inquiet du projet de fusion Siemens/Alstom

Joe Kaeser (Siemens) et Henri Poupart-Lafarge (Alstom) lors de la présentation de leur projet de rapprochement à Paris, en septembre 2017. - Thomas Samson- AFP
Le projet de fusion entre l'allemand Siemens et le français Alstom semble de plus en plus compromis. L'autorité allemande de la concurrence émet à son tour des réserves sur ce projet, selon des informations du Financial Times publiées lundi.
Interrogé par la Commission européenne, au même titre que les autorités d'autres pays européens, le gendarme allemand de la concurrence a répondu en décembre dans un courrier avoir de "sérieux doutes" quant à la fusion franco-allemande, rapporte le quotidien financier. Le Kartellamt, un organe indépendant du gouvernement, juge les concessions proposées par Alstom et Siemens "ni pertinentes, ni suffisantes".
Bruxelles a jusqu'au 18 février pour approuver ou non le projet d'union de l'allemand Siemens et du français Alstom, les deux géants du rail européen, qui avait été annoncé en septembre 2017. La Commission européenne avait dit craindre que cette "concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation".
Un avis partagé par d'autres régulateurs européens
Les deux groupes ont proposé le 12 décembre dernier des concessions modestes pour tenter d'obtenir l'aval de la Commission, qui consulte désormais les clients et rivaux des deux compagnies sur les remèdes proposés.
Le régulateur allemand rejoint ainsi les autorités de la Concurrence britannique, néerlandaise, belge et espagnole dont les inquiétudes avaient déjà été rendues publiques fin décembre.
Au niveau gouvernemental, le projet est défendu mordicus par le ministre français de l'Économie. Bruno le Maire a estimé qu'un refus de la Commission européenne serait une "erreur économique" et une "faute politique", fatale pour le secteur européen du rail face à la concurrence chinoise.