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Le radar numérique de Thales va être intégré aux cyber frégates françaises

Le radar multifonctions Sea Fire de Thalès est doté de quatre panneaux fixes à antennes entièrement numériques, est destiné à équiper les grands bâtiments de surface de la corvette à la frégate

Le radar multifonctions Sea Fire de Thalès est doté de quatre panneaux fixes à antennes entièrement numériques, est destiné à équiper les grands bâtiments de surface de la corvette à la frégate - Naval Group

La Délégation générale de l’armement (DGA) a qualifié le radar Sea Fire. Il est prêt à être intégré au système de combat dont seront dotées les frégates de défense et d’intervention (FDI) construites par Naval Group.

Après "18 mois d’essais intensifs", le radar numérique "Sea Fire" mis au point par Thales pour équiper les cyber frégates françaises a été validé par la Délégation générale de l’armement (DGA). Le radar a a été remis à Naval Group pour être intégré au système de combat des frégates de défense et d'intervention (FDI).

"Le Sea Fire a été testé dans de nombreux scénarios et environnements (...): face à des embarcations légères, des navires de surface, des hélicoptères, des avions, des missiles et des drones. Dans tous les scénarios joués, il a démontré ses performances dans la détection en balayant une zone aérienne dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres", indique Thales dans un communiqué.

Ce radar est assemblé à Limours, au sud de Paris, "avec la contribution d’un réseau de français de PME". La production a débuté en mai 2018 et le premier système a été livré en mai 2021. Les tests se sont déroulés à Saint-Mandrier sur le site d’expérimentation des systèmes de défense aérienne (SESDA). C'est sur ce site que les officiers de l'Armement élaborent les navires de combat du futur avec la DGA et les industriels. Les essais du Sea Fire ont aussi été réalisés avec un "jumeau numérique" capable de reproduire son comportement et ses performances dans les situations les plus extrêmes.

360° sur un rayon de 400 km

Ce radar numérique est capable de voir, entendre et capter les données échangées à 360° sur un rayon de 400 km. Physiquement, il n'a rien à voir avec les systèmes rotatifs trônant sur les navires de guerre de la Marine Nationale. Le Sea Fire est un élément fixe à quatre panneaux installé dans le mât d'un navire conçu pour l'accueillir.

Sea Fire
Sea Fire © Thalès

Sur chacun des quatre panneaux, des capteurs analysent l'environnement en 3D pour détecter tout ce qui flotte, vole ou roule et transmettent ces informations à une intelligence artificielle. Le Sea Fire gère la conduite de tir dans le cas d'engins hostiles. Il est également conçu pour détecter et cibler les aéronefs hyper véloces grâce à un système fait des analyses sur un point jusqu'à dix fois par seconde. Actuellement, les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France) testent des armes hypersoniques capables de parcourir des milliers de kilomètres en quelques minutes pour atteindre un objectif.

La décision du tir et le choix de la riposte restent malgré tout pilotés par un humain et non par l'intelligence artificielle du Sea Fire", a précisé à BFM Business Pierrick Etiemble, directeur général systèmes de mission et de combat de Naval Group, lors d'une visite à Saint Mandrier.

La France a commandé à Naval Group cinq nouvelles frégates de 1er rang conçues pour être équipées de cette technologie inédite. Ces navires, surnommés "Digital Shig" ont été commandées dans le cadre de la loi de programmation militaire 2019-2025. La découpe de la "première tôle" a été faite fin 2019. La livraison du premier navire est prévue en 2025. Il portera le nom de l'Amiral Ronarc'h, un héros de la 1ère guerre mondiale. Les quatre FDI suivantes prendront respectivement le nom des amiraux Louzeau (1929-2019), Castex (1878-1968), Nomy (1899-1971) et Cabanier (1906-1976).

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco