Censure: le président de France Industrie estime que "plus vite cette période s'arrête et mieux ce sera pour l'économie"

La nouvelle période d'incertitude politique va-t-elle freiner la réindustrialisation française? Au lendemain de la chute du gouvernement Barnier après le vote de la motion de censure à l'Assemblée nationale, le président de France Industrie Alexandre Saubot était sur le plateau de la matinale de BFM Business ce jeudi.
"L'incertitude est forcément défavorable et va plutôt ralentir ou freiner des projets d'investissement, les personnes vont se poser plus de questions, estime ce dernier. La conjoncture mondiale est aussi plus difficile qu'elle l'était il y a un an."
"Plus vite cette période s'arrête et mieux ce sera pour l'économie française", assène Alexandre Saubot.
Alors qu'un nouveau chapitre parlementaire va s'ouvrir avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement, attendu rapidement, Alexandre Saubot attend de la cohérence de la part des "grands partis politiques" qui "ont affirmé leur volonté de réindustrialiser le pays" et "ont dit que la souveraineté était un élément important": "Je ne peux que les inciter à faire en sorte [...] que l'industrie soit sanctuarisée dans les dispositifs qui permettent de l'aider, que ce soit le CIR ou les allègements de charges."
Des éventuels "effets négatifs" visibles "dans deux ou trois ans"
Le président de France Industrie met d'autant plus en garde sur les répercussions de cette période d'incertitude que les éventuels "effets négatifs" qu'elle produirait ne serait visibles que "dans deux ou trois ans" selon lui. "On avait une dynamique positive de création d'emplois industriels depuis 2017 et tout ce qui se passe aujourd'hui est le résultat de décisions qui ont été prises il y a deux ou trois ans, explique-t-il. Les décisions d'investissement qui se prennent ou ne se prennent pas auront des conséquences sur l'emploi dans deux ou trois ans." Il cite notamment l'exemple des déboires du secteur automobile. "Ce sont les conséquences prévisibles et annoncées de la décision de banir le moteur thermique en 2035 au niveau européen donc il ne faut pas s'étonner ce qui se passe aujourd'hui", souligne Alexandre Saubot.
"Les conséquences de la guerre en Ukraine et la forte remontée des prix du gaz et de l'électricité font qu'aujourd'hui, la France et surtout l'Europe ne sont pas compétitives lorsqu'on se compare à la Chine ou aux Etats-Unis."
A cet égard, il confirme des discussions "compliquées" entre EDF et les industriels pour signer les contrats d'approvisionnement post-Arenh: "Il faut espérer que malgré les incertitudes, le dialogue se poursuive car de l'électricité et de l'énergie trop chères, ce sera des activités qui vont disparaître sur le sol français et le sol européen."