Boycott des mairies écologistes par Safran: Rousseau répond que l'aviation "n'est pas une industrie d'avenir"

La députée "Les Écologistes" de Paris Sandrine Rousseau a réagi aux propos du directeur général de Safran qui, quelques heures plus tôt, a dénoncé le comportement d'élus écologistes sur l'installation d'une usine près de Rennes.

Sandrine Rousseau s'oppose au directeur général de Safran, Olivier Andriès, ce mercredi 16 avril. Ce dernier, devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation de la France, a fustigé le comportement d'élus écologistes vis-à-vis des implantations d'usine. "Si c'est pour se faire accueillir, quand on crée 500 emplois dans une région, par des tomates, ce n'est pas la peine, je ne le ferai pas", a-t-il lancé.

"Pour moi, il n'est plus question aujourd'hui d'investir en France dans une ville détenue par une majorité écologiste, c'est fini, je ne le ferai pas", a averti Olivier Andriès.

En février 2024, son entreprise annonçait la création d'une usine sur le site de La Janais, au sud-ouest de Rennes. La fonderie est destinée à la production d'aubes de turbine. Une activité qualifiée de "stratégique", puisque ces pièces sont des éléments fondamentaux dans la fabrication d'un moteur d'avion civil ou militaire.

"La question, c'est 500 emplois pour quoi faire?

La députée écologiste Sandrine Rousseau a partagé son désaccord aux propos et actions du directeur général de Safran, précisant "ne pas connaître le dossier en particulier". L'élue a notamment précisé que "Rennes n'est pas une ville écologiste". La maire de cette ville, Nathalie Appéré, est membre du Parti socialiste.

Au-delà de ce point, Sandrine Rousseau a estimé que "l'aviation, ce n'est pas une industrie d'avenir".

"Aujourd'hui, dans les stratégies industrielles, c'est pas l'aviation et l'industrie d'armement qui doit être prioritaire", selon l'élue.

"Que l'armement serve de stratégie industrielle, c'est un sujet, un très gros sujet dans les mois qui arrivent", précise-t-elle.

Sandrine Rousseau a aussi repoussé l'argument de la création des emplois. "La question, c'est 500 emplois pour quoi faire? (...) Si c'est pour détruire la planète, on a 500 emplois qui vont probablement durer un temps très court", a dénoncé la députée sur BFMTV.

Autre point balayée par l'élue parisienne, l'idée du développement d'un avion vert qui pourrait voir le jour via des investissements dans l'aviation, estimant que c'est "une fuite en avant". "Le secteur de l'aviation doit prendre en compte le tournant du réchauffement climatique et envisager son avenir, non pas à l'aune d'une innovation technologique, mais à l'aune d'un changement de pratique", a argumenté Sandrine Rousseau.

Le projet de Safran devrait bien voir le jour, la pose de la première pierre est prévue bientôt, et le lancement des opérations est annoncé pour 2027.

Matthieu Heyman