Après le crash d'un F-35 en pleine mer, Londres et Washington dépêchent une armada pour tenter de le récupérer

Le F-35B a décollé du porte-avion HMS Queen Elizabeth qui navigue en Méditerranée orientale - MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty
Après le crash, le rush pour récupérer au plus vite les débris du F-35B Lightning britannique. L'appareil s'est écrasé dans les eaux internationales de la Méditerranée. Légèrement blessé, son pilote s'est éjecté avec succès de l'appareil avant son crash en pleine mer. Il s'agit désormais de ne pas se faire voler les technologies sensibles (radars, capteurs...) de ce supersonique furtif par d'autres pays.
Une course contre la montre a été lancée. Selon la presse britannique, l'avion a été localisé quelques heures après le crash. Londres et Washington ont aussitôt dépêché des commandos de plongeurs et des sous-marins pour surveiller la zone en attendant qu'une équipe vienne remonter le F-35 à la surface.
Le Lightning est un véritable concentré de technologies. D'une valeur de plus de 130 millions de dollars, la version B est un STOVL (Short Take Off and Vertical Landing) conçue pour le décollage court et l'atterrissage vertical. La force de ce bombardier repose sur sa capacité d'âtre invisible par les radars pour mener des opérations de guerre électronique. Le Royaume-Uni, mais aussi les Etats-Unis craignent surtout qu'une puissance étrangère, comme la Russie, récupère le système logiciel de l'appareil ce qui le rendrait vulnérable aux cyberattaques.
"Un dysfonctionnement du moteur"
La Russie, mais aussi la Chine, n'ont pas perdu une miette de l'accident. L'appareil a décollé du porte-avion HMS Queen Elizabeth qui navigue en Méditerranée orientale depuis son départ d'Oman. Ce navire de 65.000 tonnes compte 18 chasseurs F-35B dont 10 anglo-américains, un équipage de 1700 marins et une unité de 250 marines de l'US Army. En bref, il ne passe pas inaperçu.
En attendant, ce crash porte un coup sur la fiabilité de l'appareil dont les coûts de maintenance ont été épinglés par une commission américaine. Selon le contre-amiral à la retraite de la Royale Navy Christopher J. Parry, "il semble probable que l'accident se soit produit en raison d'un dysfonctionnement du moteur". Une enquête est en cours.
En février dernier, Bloomberg révélait une usure prématurée des moteurs de l'appareil. Conséquence: une pénurie croissante de moteurs en raison des réparations qui nécessitent plus de temps. Cette situation a contraint l'équipe de jets F-35 de l'Air Force, qui se produit lors de spectacles aériens dans le monde entier, à réduire ses démonstrations.
La situation en est à un tel point que le général Charles Q. Brown, chef d'état-major de l'Air Force, propose de remplacer les F-16 les plus anciens par un avion de combat de 4e génération moins coûteux que des F-35.
Malgré cela, le F-35 se vend très bien à l'export pour des raisons qui tiennent plus à des choix géostratégiques. A ce jour 952 appareils ont été commandés par 14 pays (Japon, Israël, Singapour, Canada). Parmi eux des pays d'Europe (Belgique, Danemark, Pays-Bas, Italie, Norvège, Royaume-Uni et Suisse).
