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Grèves et manifestations: les commerçants s'alarment de la baisse de leur activité

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Selon l'Alliance du commerce, lors de la dernière journée de mobilisation, le chiffre d'affaires des commerçants a pu reculer de 20 à 30%. Un ralentissement ressenti notamment dans les grandes villes.

C'est la double peine pour les commerces. Déjà confrontés à l'inflation, les commerçants subissent les conséquence des nombreuses journées de mobilisation contre la réforme des retraites avec des manifestations et des dégradations qui plombent leur activité.

Selon l'Alliance du commerce, la journée de mobilisation du 23 mars aurait provoqué un recul moyen de 19% du chiffre d'affaires sur un an. A Paris, la baisse serait de 20% à Paris, de 31% à Marseille et de 29% à Toulouse.

"Si le droit de faire grève est inaliénable, le droit de travailler et de commercer est tout aussi légitime", s'inquiète l'Alliance dans un communiqué.

"De nombreuses vitrines ont été cassées, des feux de poubelle ont abîmé les façades, les commerçants ont dû pour certains baisser leur rideau au passage des manifestations; cette situation n’a que trop duré dans une période où les commerces ont déjà été suffisamment impactés ces dernières années par les grèves, les gilets jaunes et le Covid", poursuit-elle.

Vitrines cassées et feux de poubelle

"Nous redoutons d’autant plus les manifestations de mardi que l’escalade de la violence génère un sentiment d’insécurité. (...) S’attaquer aux vitrines de nos commerces, c’est s’attaquer à la vitrine France, et elle mérite bien mieux que graffitis, poubelles et débris de verre!", ajoute Yves Audo, président du CdCF (Conseil du commerce de France).

Lors d'une conférence téléphonique, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée du tourisme "appelle au respect de la liberté de commercer et d’entreprendre. On peut exprimer ses désaccords mais les accès de violence ont des conséquences directes sur la situation économique de nos acteurs dans les commerces, l’hôtellerie, la restauration, globalement le tourisme".

Les restaurateurs également inquiets

L'hôtellerie-restauration a en effet également tiré le signal d'alarme. Selon Pascal Mousset, Président du GHR Paris IDF (Groupement des hôtelleries et restaurations de France), "dans les restaurants, à Paris et dans les grandes villes, la baisse d’activité est de l’ordre de 25%" (la semaine du 13 mars par rapport à une semaine normale).

"Quant aux établissements qui se trouvent à proximité des rassemblements violents, ils sont soit contraints de fermer soit réduits à une activité en chute de 80%", ajoute le GHR.

En province, ce sont les "blocages et la crainte d’une pénurie de carburant (qui) pousse de nombreux clients à renoncer à des déplacements et à déserter les restaurants, en particulier le midi. La baisse d’activité sur la dernière semaine est de l’ordre de 40%" avance l'organisation professionnelle.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business