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Energie

Total mise sur les éoliennes flottantes

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Le géant pétrolier français a annoncé mercredi qu'il était devenu actionnaire à 20% d'un projet pilote de fermes éoliennes en mer, dans l'Aude.

Avec le pétrole, les éoliennes flottantes. Le géant pétrolier Total est désormais actionnaire à hauteur de 20% d'un projet de ferme éolienne "sur mer" au large des côtes du Languedoc, près de Gruissan et de Port-la-Nouvelle, a annoncé mercredi l'entreprise française dans un communiqué. D'une puissance totale de 30 mégawatts, ce projet pilote de quatre éoliennes produira près de 100 millions de kWh par an, soit la consommation électrique de 50.000 habitants – l'équivalent d'une ville comme Belfort, Bayonne ou Vannes.

Le groupe pétrolier, indique qu'il apportera au projet, dont l'objectif est "d'accélérer la mise au point" d'une technologie d'éolien flottant, "son expérience dans la conception, le déploiement et l'exploitation d'installations en milieu marin tout au long de leur cycle de vie". Avec cet investissement, Total se renforce sur le secteur "naissant" de l'éolien marin flottant, dont "il veut être un des leaders mondiaux", rappelant qu'il est déjà présent en Corée du sud avec un portefeuille de 2 gigawatts, ainsi qu'au Royaume-Uni avec le projet Erebus de 100 mégawatts.

Moins de produits pétroliers, davantage de renouvelables: pour pallier à la baisse des prix du pétrole et répondre aux demandes d'énergies plus vertes, Total ambitionne de devenir un groupe "multi-énergies" – et s'est engagé à la neutralité carbone en Europe en 2050 et a pour objectif d'installer 25 gigawatts de capacités d'énergies renouvelables d'ici à 2025. L'entreprise a encore annoncé le mois dernier avoir investi dans le développement de fermes solaires en Espagne, dont la construction devrait débuter en 2022 près de Madrid et en Andalousie.

Pas d'abandon du pétrole

Total n'abandonne pas pour autant le gaz et le pétrole, privilégiant "la valeur sur le volume". Le groupe s'est renforcé en avril dans un méga-projet pétrolier controversé mené en Ouganda et en Tanzanie, dont le lancement est attendu d'ici la fin de l'année malgré la mobilisation d'ONG, et a récemment annoncé avoir signé un accord de financement pour un projet gazier sous-marin de près de 15 milliards d'euros au Mozambique. L'entreprise française s'est néanmoins retiré en septembre d'un projet d'exploration dans l'embouchure de l'Amazone, au Brésil, contesté depuis des années.

Le géant pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell s'est lui aussi donné pour objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, tout comme le groupe britannique BP, qui a estimé récemment que la demande d'or noir pourrait avoir atteint son pic et ne jamais retrouver ses niveaux d'avant-crise.

J. B. avec AFP