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Prix de l'énergie: Jordan Bardella veut baisser la TVA et "renouer avec un prix français" de l'électricité

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À l'occasion d'une conférence de presse ce lundi, le président du Rassemblement national a précisé le programme de son parti pour les élections législatives, dont les mesures qu'il entend mettre en place pour réduire les prix de l'énergie et des carburants.

"Dès les premières semaines, nous agirons", assure Jordan Bardella. Le président du Rassemblement national (RN) présentait ce lundi 24 juin le programme de son parti pour les élections législatives. Lors d'une conférence de presse, à Paris, il a précisé qu'il entendait "baisser la TVA sur les énergies, le carburant, le fioul, le gaz et l'électricité", dans le cadre d'un projet de loi de finances rectificative.

"Notre pays est dans la fourchette haute de la taxation des carburants par rapport à ses pays voisins", assure Jordan Bardella. "Les impôts sur la consommation en France représentent 12,3% du PIB. Pour rappel, c'est 11% dans la zone euro, 10% chez nos partenaires allemands", a-t-il ajouté.

Le député européen entend ainsi "réaligner la France avec la moyenne européenne" pour améliorer "le pouvoir d'achat des ménages" et "la compétitivité des entreprises".

Négocier une dérogation pour les prix de l'électricité

Le Rassemblement national entend par ailleurs "renouer avec un prix français de l'électricité aligné sur son coût de production réel". Il espère ainsi réduire les factures d'énergie.

Pour cela, il entend "négocier rapidement une dérogation aux règles européennes de fixation des prix de l'énergie".

Le prix de l'électricité est aujourd'hui fixé, au sein de l'Union européenne, en fonction du coût de la dernière source d'énergie utilisée. Autrement dit, pour faire face à la demande, on fait appel aux sources de production par ordre de coût croissant: en premier lieu les énergies renouvelables (solaire, éolien), puis l'hydraulique, le nucléaire et pour finir les centrales à gaz. En cas de forte demande, notamment lors de vagues de froid, le prix d'équilibre est donc calqué sur le coût de fonctionnement des centrales à gaz, les plus onéreuses.

L'objectif est de permettre au dernier moyen de production utilisé de rentrer dans ses coûts de fonctionnement.

Mais pour Jordan Bardella, cette logique entraîne "des prix artificiellement tirés à la hausse par des règles européennes injustes".

"Déroger à ces règles, découpler le prix du gaz et de l'électricité, c'est non seulement simplifier et rendre plus lisible la politique énergétique du pays, mais c'est aussi se protéger d'éventuelles crises de l'offre à venir dans un monde instable", avance le président du RN.

"Montée en puissance de la filière nucléaire"

Jordan Bardella garantit qu'il ne remettra pas pour autant en cause le marché européen de l'énergie, "puisque les inter-connexions des réseaux électriques qui permettent des échanges entre pays demeureront".

"La France répondra toujours aux besoins de ses partenaires européens, notamment avec la montée en puissance de la filière nucléaire que nous déploierons, avec les PMR ou petits réacteurs modulaires", a assuré l'élu RN.

Avec la baisse des taxes d'un côté et la dérogation aux règles européennes sur le prix de l'électricité de l'autre, Jordan Bardella considère qu'il redonnera " de l'oxygène à nos compatriotes" et permettra au pays de "renouer avec un avantage comparatif historique".

Thomas Chenel