"On va continuer à investir": face à Jordan Bardella, Gabriel Attal défend les efforts de relance du nucléaire

Gabriel Attal et Jordan Bardella sur France 2 le 23 mai 2024. - Thomas Samson / Pool
"Vous avez affaibli la filière nucléaire" "en cédant à l'air du temps" a critiqué le président du Rassemblement National Jordan Bardella lors du débat avec Gabriel Attal. La tête de liste RN y voit la disparition d'un atout français et en cite les symptômes: l'accroissement de la dépendance énergétique extérieure et l'augmentation des prix sans rapport avec les prix de production. Une hausse des prix qui aurait fragilisé ménages et entreprises. En 2019 le prix du kWh était de 15 centimes d'euros, il est désormais supérieur à 25 centimes.
Les atermoiements du gouvernement macroniste sur la filière nucléaire ont été critiquées par la tête de liste du RN. Il cite pêle-mêle en 2018 la fermeture annoncée de 14 réacteurs, en 2019, l'abandon du projet ASTRID (prototype de réacteur de quatrième génération) et la fermeture de Fessenheim en 2020 "alors que la centrale était rentable et sûre".
Le Premier ministre s'est dédouané en expliquant qu'en 2017 le nucléaire faisait débat et qu'il avait fallu objectiver la position française en prenant le temps de la réflexion. Gabriel Attal qui représente aussi la liste macroniste portée par Valérie Hayer a expliqué qu'en l'absence d'investissements réalisés depuis la décision de stopper Fessenheim pour la maintenir en état, il n'y avait pas d'autre choix que de procéder à la fermeture.
"Une chance pour la France d'avoir du nucléaire"
La relance du nucléaire voulue par le gouvernement est mise en avant par le Premier ministre. Six EPR 2 devraient être mis en service en 2035.
"C'est une chance pour la France d'avoir du nucléaire, et cette chance elle s'entretient donc on va continuer à investir", a déclaré le Premier ministre.
Sur les dossiers plus européens, le Premier Ministre a rappelé l'importance de la réforme du marché de l'électricité, qui en découplant le prix de l'électricité du prix du gaz et en intégrant le prix du nucléaire devrait faire baisser les factures dès 2026, date de son entrée en vigueur. Cette réforme votée par le Parlement européen en avril devrait permettre de garantir aux consommateurs le choix entre des prix fixes et des contrats à prix variables. Selon le président du Rassemblement National, les Français ne voient pas la différence sur leur facture d'électricité. "Il faut refaire de l'Europe un paradis énergétique", avait introduit le président du RN en début de discussion.