Pétrole: les Etats-Unis retrouvent leur position de force

Dans le Dakota du Nord, l'exploitation du pétrole de schiste se multiplie et permet la ré-industrialisation de la région. - -
On croyait le temps de derricks dans l’ouest américain révolus, on imaginait déjà la fermeture des raffineries. Erreur, affirme un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), paru mardi 14 mai, selon lequel il faut s’attendre à "un choc de l’offre" de l’Amérique du Nord.
3,9 millions de barils par jour supplémentaires
L’exploitation de pétrole non-conventionnel (provenant du schiste et des sables bitumeux) devrait replacer les Etats-Unis au centre de la production mondiale, la part américaine passant de 16,7% en 2012 à 19% en 2018. Elle permettrait de soulager le marché tendu, et de calmer les prix.
La production américaine de pétrole augmenterait ainsi de 3,9 millions de barils par jour entre 2012 et 2018. En 2012 déjà, les Etats-Unis avaient augmenté leur production d'un million de barils par jour. Au total, l’exploitation hors-Opep devrait connaître une hausse de six millions de barils par jour.
De nouvelles technologies et un cru de bonne qualité
Cette hausse de production, qui a alimenté le marché intérieur, a déjà permis aux Etats-Unis de diminuer leurs importations de pétrole et donc leur dépendance énergétique. Le pétrole non-conventionnel américain est, de plus, "exceptionnellement léger" et de très bonne qualité.
Le développement de l’exploitation de pétrole non-conventionnel met aussi les Etats-Unis en position de force en termes technologiques. Les modifications industrielles pour s’adapter à ce nouveau type de pétrole pourront être exportées vers d’autres pays.
Les pays de l'Opep face à la transition
Parallèlement, l’AIE met en garde contre des risques accrus dans la région du Moyen-Orient, et dans certains pays membres de l’Opep. Deux ans après le Printemps arabe, "les grands plus challenges doivent encore être relevés" note le rapport.
L’Irak, première source de croissance possible pour l’Opep, fait face à de lourds problèmes, qui "enlisent le développement". Au Vénézuela, la mort du président Chavez "a ouvert une période de transition incertaine".
La baisse de la demande chinoise

La demande, elle, devrait augmenter de 8% d’ici à 2018, tirée par les pays hors-OCDE. Les marchés émergents représenteraient 54% de la demande globale dans cinq ans, contre 49% en 2012. La part de la Chine devrait diminuer prévient le rapport, qui s’intéresse plutôt au continent africain.
Le rapport prévient toutefois que "les phénomènes influant sur le marché pétrolier sont nombreux", comme "l'impact des prix, la crise européenne, l’évolution de la croissance chinoise, les conséquences du conflit syrien, et la résolution du conflit sur le nucléaire iranien".