D'où vient l'électricité dont la France a besoin pendant les pics de consommation?

Il faudra encore attendre avant de voir la carte de l'Hexagone en orange sur le site EcoWatt. La semaine dernière, la baisse des températures associée à une production d'électricité nucléaire pas encore à son niveau maximal orientait les prévisions vers un premier déclenchement du signal Ecowatt orange au retour du week-end pour le retour des Français au bureau.
La couleur verte prédomine toujours sur le site de la météo de l'électricité mais RTE envisage quand même un nouveau pic de consommation ce lundi en fin de journée. Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité a même revu ses projections à la hausse aujourd'hui avec un plus-haut à 82,5 GW à 19 heures contre 81,7 GW la veille.
BFM Business fait le point sur les différentes sources d'approvisionnement qui vont contribuer à répondre à ce sursaut de la demande.
Le nucléaire toujours largement majoritaire
En regardant dans le détail sur le site de RTE, les données révèlent que la consommation d'électricité a déjà atteint le seuil symbolique des 80 GW ce lundi matin et qu'elle est restée au-dessus de celui-ci presque sans interruption entre 8 heures et midi.
"La répartition de la production d'électricité entre les différentes filières devraient être sensiblement la même entre ce matin et ce soir", indique le gestionnaire du réseau de transport d'électricité.
Le pic de consommation matinale était à 80,8 MW à 10h15. À ce moment-là, les réacteurs nucléaires contribuaient à hauteur de 56% à la production d'électricité en France avec plus de 41 GW grâce notamment au redémarrage de quatre infrastructures avant le week-end.
Derrière, les importations d'électricité de pays voisins ont atteint plus de 13 GW juste avant le début du pic de consommation pour ensuite redescendre progressivement dans la matinée jusqu'en-dessous des 7 GW.
Au premier rang de ces pays figurent l'Allemagne et la Belgique qui à elles-deux devraient fournir plus d'un tiers de l'électricité importée par l'Hexagone à 19 heures. Suivent ensuite l'Angleterre qui devrait exporter 3 GW d'électricité vers la France, puis la Suisse (moins de 2 GW), l'Espagne (1,75 GW) et l'Italie tout juste sous la barre du gigawatt exporté.
Le recours aux centrales thermiques
Le recours aux deux principaux leviers de production, les stocks d'eau et de gaz, s'est aussi accentué dans la foulée des derniers jours, ce qui explique par ailleurs la baisse sensible des réserves de gaz et celle un peu plus contenue du niveau des barrages.
Au cœur de la matinée, la production hydraulique a été poussée jusqu'à plus de 16 GW (environ 20%) grâce au pompage et aux stations de transfert d'énergie par pompage (STEP).
De son côté, la production d'origine gazière a flirté avec les 10 GW (environ 13%). Cette dernière s'inscrit entre autres dans la production générale des centrales thermiques qui peuvent aussi être alimentées par du charbon (1,8 GW produit) ou du fioul (1,4 GW produit).
"Pour répondre à cette importante demande, des moyens de production d'électricité comme les centrales thermiques peuvent être activés en complémentarité des centrales nucléaires", indique EDF sur son site.
Concernant la part d'énergies renouvelables, le soleil matinal a permis de progressivement augmenté la part de la production solaire des panneaux photovoltaïques jusqu'à 3,5 GW. Mais son apport sera nul après 17 heures contrairement à la production éolienne qui a, elle, tourné autour des 2 GW ce matin.
Enfin, la filière bioénergies apporte une contribution encore plus modeste, à peine supérieure à 0,6 GW, grâce aux biogaz, aux biocombustibles solides et aux déchets ménages et papetiers.