Carburant: la situation se détériore de nouveau dans les stations après le week-end de Pâques

C'est la double peine pour les automobilistes d'Île-de-France, du Centre-Val de Loire et de l'est des Pays de la Loire dans une moindre mesure. Comme dans le sud-est et l'ouest du pays, les ruptures de carburant se faisaient moins courantes dans les stations-services des différents départements franciliens, sous l'effet de la reprise des livraisons de sans-plomb par oléoduc depuis la raffinerie normande de Gronfreville-l'Orcher vers les dépôts de carburant de la région parisienne.
Sauf que les camions citernes ne livrent pas les station-essences en carburant les dimanches. Et ce que ce dimanche n'est pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de celui du week-end de Pâques et qu'il a donc été suivi par un lundi férié, c'est-à-dire un second jour consécutif sans livraison de carburant. Le tout alors que les routes françaises ont été particulièrement chargées lundi après-midi, notamment en Normandie et en Picardie en direction de la capitale.
Autrement dit, la demande ayant été accrue durant ces trois jours tandis que l'offre était quant à elle réduite, les ruptures de carburant étaient plus nombreuses en ce début de semaine.
Île-de-France et Centre-Val de Loire
Alors que seulement 5% des stations-services françaises manquaient d'au moins un carburant vendredi dernier, le pourcentage grimpait déjà à 7,5% dimanche et s'approchait des 10% lundi. Il grimpe à 12% ce mardi selon les derniers chiffres de l'Ufip.
Les départements franciliens figurent toujours parmi les plus touchés avec 40% des stations-service qui manquaient d'au moins un carburant ce mardi. D'importantes disparités s'observent néanmoins entre les départements.
En Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne ou encore dans le Val d'Oise, moins d'un quart des stations sont en rupture partielle de carburant. Mais ce ratio double pour d'autres départements de la région comme les Yvelines, Paris, les Hauts-de-Seine ou encore le Val-de-Marne qui reste le territoire le plus exposé aux pénuries à l'échelle nationale.
Les difficultés ont également gagné les départements au sud-ouest de l'Île-de-France ces derniers jours. Dans le Centre-Val de Loire, 33% des stations-service manquaient d'au moins un carburant ce mardi. L'Indre-et-Loire mais aussi l'Indre ou encore le Loir-et-Cher sont particulièrement concernés. Par ailleurs, 19% des stations-service dans les Pays de la Loire et 15% en Normandie manquaient d'au moins un carburant ce mardi.
Un retour à la normale cette semaine?
Cependant, l'évolution positive de la situation dans des départements qui avaient subi très tôt cette hausse soudaine des ruptures, comme les Bouches-du-Rhône ou la Loire-Atlantique, permet d'être optimiste pour la région parisienne, le Centre-Val de Loire et la moitié orientale des Pays de la Loire. Invité d'Europe 1 vendredi, le président de l'Ufip, Olivier Gantois, anticipait déjà une dégradation de la situation pendant le week-end puis un retour à la normale au cours de la semaine suivante.
Ce retour à la normale progressif est aussi favorisé par le mouvement social qui s'essoufle dans les raffineries. Vendredi, la grève avait été suspendue à la raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique) et les blocages de la bioraffinerie de La Mède, près de Marseille et des terminaux pétroliers du Grand port maritime de Marseille-Fos avaient été levés.
Ce mardi, c'est à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime) que la grève contre la réforme des retraites a été suspendue. En revanche, l'appel de l'intersyndicale à une douzième journée de grèves et de manifestations ce jeudi, à la veille de la décision du Conseil constitutionnel sur le texte, pourrait de nouveau générer de légères perturbations dans les stations-services en aval.