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Emploi, investissement... Ce que représentent les entreprises sous contrôle étranger en France

Le centre distribution d'Amazon à Augny (Moselle)

Le centre distribution d'Amazon à Augny (Moselle) - SEBASTIEN BOZON

D'après une étude de l'Insee, 2,2 millions de personnes travaillent dans l'une des 16.800 entreprises sous contrôle étranger présentes en France.

Que pèsent les entreprises sous contrôle étranger en France? Selon une étude de l’Insee, 16.800 sociétés dirigées par un groupe non résident étaient établies dans l’Hexagone en 2019, soit moins de 1% des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers. Elles employaient cette année-là 2,2 millions de personnes (salariés et non-salariés) -ce qui représente tout de même 13% des effectifs globaux- et réalisaient 173 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 17% de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises en France.

Parmi les personnes travaillant pour une entreprise sous contrôle étranger, 44% exerçaient leur activité dans une entreprise de taille intermédiaire (ETI) et 41% dans une grande entreprise. A titre de comparaison, "les multinationales françaises comptent 31% de leurs emplois en France dans les ETI et 63% dans les grandes entreprises", souligne l’Insee. Tandis que dans les autres entreprises tricolores, 11% des emplois sont au sein d’ETI, 53% dans des microentreprises et 36% dans les petites et moyennes entreprises.

Les entreprises de l’Union européenne (Royaume-Uni compris) concentrent la majorité (53%) des emplois sous contrôle étranger en France. Mais ce sont les Etats-Unis qui se hissent en tête du classement avec 511.600 personnes employées, devant l’Allemagne (325.300), la Suisse (299.900) et les Pays-Bas (166.400). Au total, 107 pays sont présents en France mais seuls 15 concentrent 95% de l’emploi sous contrôle étranger.

Un tiers des emplois sous contrôle étranger en France (32%) dépend du secteur industriel, et plus précisément dans l’industrie manufacturière pour la quasi-totalité d’entre eux. Viennent ensuite le commerce (25%) et les services administratifs et de soutien (23%) où "la part de l’intérim est prépondérante", note l’Insee. Et pour cause: "les trois principales agences d’intérim présentes en France (Adecco, Manpower et Randstard) sont étrangères". Au total près d’un emploi sur cinq (18%) sous contrôle étranger dans l’Hexagone s’exerce dans le secteur de l’intérim.

Des investissements à hauteur de 18% de la valeur ajoutée

Les coûts salariaux (salaires bruts, cotisations patronales…) des entreprises sous contrôle étrangers en France s’élèvent à 133 milliards d’euros, soit 60.200 euros par tête en moyenne. C’est plus que dans les multinationales sous contrôle français (58.600), notamment parce queles coûts salariaux moyens par tête des entreprises sous contrôle étranger du secteur du commerce sont plus élevés (58.800 euros) que dans les entreprises françaises (45.800 euros).

En revanche, l’investissement global des entreprises sous contrôle étranger (31 milliards d’euros) représente 18% de la valeur ajoutée en France. C’est 8 points de moins que l’investissement des multinationales françaises. Mais "à structure sectorielle égale, l’écart serait de seulement 4 points", précise l’Insee.

Les deux tiers des investissements des sociétés sous contrôle étranger en France sont réalisés par des entreprises issues des pays de l’Union européenne, et en particulier de l’Allemagne qui représente un quart des investissements étrangers en France.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco