Pour augmenter les dépenses militaires françaises, Éric Lombard juge qu'"il faudra faire plus d'efforts" budgétaires

Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, le 23 décembre 2024 - JULIEN DE ROSA / AFP
Le ministre français de l'Économie Éric Lombard a estimé ce mardi 4 mars que la France devrait faire "plus d'efforts" budgétaires pour augmenter ses dépenses militaires, en réponse à la décision américaine de ne plus aider l'Ukraine.
"Nous devrons faire plus d'efforts pour nous protéger, pour bâtir cette économie en faveur de la paix et renforcer la défense dans un modèle européen. Nous allons devoir dépenser plus d'argent public et donc effectivement, cela imposera plus d'efforts", a déclaré le ministre sur Franceinfo.
Car pas question pour le ministre de financer ces nouvelles dépenses par encore plus de dette: "Nous sommes sous contrainte budgétaire, notre pays est très endetté et nous versons chaque année plus de 50 milliards d’euros à nos créanciers", rappelle-t-il.
"Nous devons limiter l’augmentation de notre dette."
Pérenniser la contribution sur les ménages aux très hauts revenus?
Mais alors qui devra "faire des efforts"? "On va maintenir le système de protection sociale français", a garanti Éric Lombard, tout en promettant de ne pas toucher aux budgets de l'école, de la santé ou de la justice.
Alors pour financer de nouvelles dépenses militaires, Éric Lombard a évoqué deux solutions. "Le premier levier pour équilibrer nos dépenses publiques, c’est le taux d’emploi", a tout d'abord déclaré le ministre de l'Économie, qui a pointé le taux de chômage et le taux d'emploi des 50-55 ans.
Éric Lombard a également annoncé que le gouvernement réfléchit à pérenniser la contribution différentielle pour les ménages ayant des hauts revenus, votée dans le projet de loi de finances 2025.
"Les personnes qui ont une épargne importante doivent contribuer et c’est ce à quoi nous réfléchissons."
Pas question de capturer les avoirs russes
Pas question en revanche pour le ministre de vendre les avoirs russes gelés pour financer des dépenses militaires européennes. "La position de la France, c'est que ces avoirs russes (...) appartiennent notamment à la Banque centrale de Russie", a déclaré Éric Lombard.
"Ça ne peut pas être des avoirs qui seraient capturés" car ce "serait contraire aux accords internationaux auxquels la France et l'Europe ont souscrit".
Les intérêts de ces avoirs sont par ailleurs déjà utilisés par l'UE pour financer l'aide militaire à l'Ukraine.