La formation en France des forces aériennes ukrainiennes a démarré

Un mirage 2000-D en préparation. - -
La France va-t-elle fournir à l'Ukraine des avions de combat? La question reste ouverte, mais pour se préparer à cette éventualité, du "personnel militaire aérien" est en formation à Mont-de-Marsan et Nancy, a confirmé le ministère des Armées au Figaro et à l'AFP.
"Nous formons des équipages ukrainiens en France notamment à la défense sol-air et à la survie au cas où leur appareil serait abattu", a détaillé ce jeudi le délégué adjoint à l'information et à la communication de la défense, le général Yann Gravêthe, lors d'un point presse hebdomadaire, précise l'AFP.
Le ministère dément en revanche la formation de pilotes ukrainiens. "Nous ne formons pas de pilotes ukrainiens, ni au pilotage, ni à l'usage de système d'armes", a-t-il précisé.
F-16, Mirage et Gripen
Depuis le début de l'année, le président ukrainien Volodymyr Zelensky réclame lui des avions de chasse pour contrer les offensives que les Russes comptent mener au printemps. Les positions des alliés de Kiev sont extrêmement nuancées. Joe Biden a dit "non!" alors qu'en même temps Yuri Ignat, porte-parole des forces armées aériennes ukrainienne, révélait que des pilotes s'étaient rendus aux Etats-Unis pour être formés sur F-16.
En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz était catégorique en janvier en affirmant que "la question des avions de combat ne se pose même pas". Les choses peuvent changer. Berlin ne désirait pas envoyer de chars à l'Ukraine avant de promettre d'en fournir plusieurs dizaines.
Mais pour la France, les Pays-Bas ou le Royaume-Uni, cette éventualité n'a jamais été est pas "un tabou". Dès février, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, s'est dit prêt à accéder à la demande de Kiev. Idem pour le Premier ministre britannique, Rishi Sunnak, qui lors de la visite du président ukrainien Zelensky au Royaume-Uni a annoncé le démarrage d'un programme de formation des pilotes ukrainiens sans préciser sur quel type d'appareil.
L'urgence des munitions
En attendant, la Pologne et la Slovaquie ont déjà annoncé l'envoi de MiG-29, des appareils maîtrisés par les pilotes ukrainiens. Comme l'a repéré le site Opex360, la Macédoine du Nord a été le premier pays à livrer des avions à l'Ukraine. L'été dernier, Skopje a cédé quatre Su-25 sans faire d'annonce sur cette livraison.
Mais pour Kiev, l'urgence est surtout d'obtenir des appareils occidentaux. Dans un entretien au quotidien espagnol El Pais, Yuri Ignat affirme son objectif d'obtenir des F-16, des Rafale et des JAS-39 Gripen.
Pour la France, le don de Rafale est définitivement exclu. Mais elle dispose d'une douzaine de Mirage 2000-D retirés du service actif, mais toujours en état de combattre. Récemment, lors d'une audition au Sénat, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, avait réconnu "des discussions" en cours "avec les Ukrainiens sur les avions et la formation" en rappelant que l'urgence repose sur l'envoi de munitions, en particulier des obus de 155 mm.
