Comment les 800.000 obus d'artillerie de la filière tchèque arriveront au printemps en Ukraine

Le président tchèque Petr Pavel a reçu à Prague le président ukrainien Volodymyr Zelensky en juillet 2023. - Milan Kammermayer
La promesse des Européens de livrer à l'Ukraine un million d'obus au printemps pourraient finalement être presque tenue, mais pas comme prévu. Le président tchèque Petr Pavel a annoncé que Kiev devrait recevoir d'ici "quelques semaines" les 800.000 obus d'artillerie achetés à des pays tiers. Cette coalition réunie 18 pays, dont la Belgique, la Grande-Bretagne, le Danemark, la France, l'Allemagne, la Lituanie, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède.
"Nous avons réuni la somme complète pour acheter l'ensemble" des munitions, a dit Petr Pavel à la presse jeudi.
Le président tchèque n'a pas précisé le montant de cette transaction, ni la provenance de cet arsenal. Il assure par contre que "s'il n'y a pas de problèmes fondamentaux, les munitions pourraient être livrées à l'Ukraine dans quelques semaines". Selon le Financial Times, ce financement serait de l'ordre de 1,5 milliard de dollars (1,38 milliard d'euros).
L'Europe peine à livrer des obus
Compatibles Otan, ces lots se trouveraient en Afrique-du-Sud, en Amérique latine, en Corée du Sud et en Turquie, selon des sources, mais Prague n'a pas confirmé leur provenance.
Cette initiative tombe à point. Elle pallie les carences de l'industrie européenne de défense, qui peine à répondre à la demande d'obus d'artillerie de Kiev face aux avancées russes. L'UE s'était engagée à livrer à Kiev un million d'obus avant mars mais seuls 30% d'entre eux ont été livrés, selon les autorités ukrainiennes.
La pénurie de munitions pour les forces armées ukrainiennes devient critique. La Russie a reconstitué des stocks et serait en mesure de tirer jusqu'à 10.000 obus par jour contre seulement 2000 du côté ukrainien. La Russie épuise les stocks de l'Ukraine avec des drones "low cost" qui nécessitent de nombreux tirs pour éviter qu'ils atteignent leurs cibles.
