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Défense

Bourget 2025: MBDA dévoile un nouveau drone kamikaze, la réponse française aux super drones Shahed iraniens

MBDA profite de l'ouverture du salon aéronautique du Bourget ce lundi pour dévoiler un nouveau concept de drone kamikaze.

MBDA profite de l'ouverture du salon aéronautique du Bourget ce lundi pour dévoiler un nouveau concept de drone kamikaze. - MBDA

MBDA profite de l'ouverture du salon aéronautique du Bourget ce lundi pour dévoiler un nouveau concept de drone kamikaze. Capable de voler en essaim, il doit augmenter la force de frappe de l'aviation de combat.

L'ère des drones à bas coût est en marche. Et les industriels se mettent en ordre de bataille. Alors que s'ouvre ce lundi le 55ème salon international aéronautique du Bourget, le missilier européen MBDA y dévoile une nouvelle gamme d'armement: un "one way effector", une sorte de "drone kamikaze", pour percer les défenses adverses, "ouvrir la voie" aux avions de combat, mais aussi intercepter les menaces aériennes, notamment d'autres drones.

"Un Shahed français"

Développé sur fonds propres, le concept dévoilé par MBDA est "une munition longue portée d'attrition": un drone d'une portée de plusieurs centaines de kilomètres, qu'on pourrait caricaturalement décrire comme "un Shahed français", en référence au drone iranien Shahed-136, qui est également utilisé par les forces armées russes dans la guerre en Ukraine.

Le drone de MBDA, une sorte de leurre volant, a été conçu pour "forcer les défenses ennemies à se dévoiler", explique-t-on chez le missilier.

Le but, c'est de saturer les systèmes adverses – de lancer un essaim de drones – pour "détourner leur attention", et ainsi permettre aux avions de combat de passer à travers pour aller traiter la cible.

"L'objectif est de forcer le défenseur à leur consacrer l'attention de ses radars (…) et de tirer ses missiles (…), afin qu'il soit à court de munitions et que sa perception de la situation tactique soit saturée", explique une étude l'IFRI sur la supériorité aérienne.

Pour ces drones à bas coût, "il faut accepter qu'il y aura de l'attrition", explique MBDA, et que ces drones seront des munitions consommables et non-récupérables. C'est pourquoi le prix devra être maintenu à niveau raisonnable, tout comme les technologies embarquées.

S'appuyer sur le civil

Avec ce concept, MBDA développe "une nouvelle façon de travailler", et notamment avec le monde civil. Pour la partie aéronautique, à savoir la construction du drone, le missilier s'est associé avec un acteur du civil, dont l'identité n'a pas (encore) été dévoilée. Tout juste a-t-on pu apprendre qu'il s'agit d'une entreprise reconnue dans le secteur, qui a déjà produit des drones pour l'Ukraine.

MBDA apporte son expérience et son expertise pour le "package militaire", à savoir les systèmes de guidage et de ce qu'on appelle le "paquet létal", c'est-à-dire la charge de destruction.

Pour la partie production, MBDA indique avoir noué des contacts avec la filière automobile, mais reste tout aussi discret sur le nom de l'entreprise qui devra se montrer en capacité de produire "en masse": jusqu'à 1.000 exemplaires par mois.

"Ce n'est pas forcément celui auquel on penserait de prime abord", consent-on à déclarer chez MBDA.

Le missilier vise un premier vol de démonstrateur à l'automne et se dit prêt à lancer la production dès 2027, en fonction des commandes. Celles-ci ne sont pas prévues dans l'immédiat, mais la Loi de programmation militaire 2024-2030 alloue un budget de 5 milliards d'euros réservé aux drones et aux robots, notamment pour développer des moyens "évolutifs, low cost–low tech".

Helen Chachaty